Revues de Choguel Maïga au Mali : blues ou poker ?

Dans toute junte qui se respecte, cohabitent, généralement par illusion, les militaires et les « fantassins civils », qui contribuent à brouiller le kaki dominant des photos de famille. Des hommes en boubou qui ne durent que s’ils interdisent les nuances et les critiques envers les régimes établis. Plus Quelle mouche a piqué un représentant de cette espèce, Choguel Maïga, lors du récent rassemblement de son mouvement, le M5 RFP, ce samedi 16 novembre ?

Est-ce le contexte partisan qui a fait dérailler le Premier ministre du Mali ? Après avoir publiquement apportant son soutien aux troupes maliennes présentes sur le terrain dans les opérations de sécurité, Choguel Maïga a évoqué le fait qu’il serait tenu à l’écart des sujets importants, alors même qu’il est chef du gouvernement. Et d’insister sur le point sensible de le durée de la transition dont la période initialement prévue est expirée.

« Le Premier ministre ne peut pas apprendre par les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a déclaré Choguel Maïga. Visiblement pessimiste pour le reste de la vie politique, il évoque une possible impasse avec « des risques de défis sérieux et […] remonter le temps. » Le Premier ministre décrit également une volonté manifeste d’anesthésier le débat politique.

Le glissement a-t-il été calculé ?

Il rappelle que, contrairement à la ligne de dernier réunions nationales qui prônaient la réduction du nombre de groupes politiques, une centaine de reçus furent accordés à de nouveaux partis pro-junte… Des propos qui surprenaient car tenus par un rhéteur passé longtemps maître dans la défense élaborée de l’exception. régime. Depuis fils absent pour cause d’accident vasculaire cérébral, Choguel Maïga avait pourtant déjà donné l’impression de s’être fait voler la vedette par son ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop et le porte-parole du gouvernement Abdoulaye Maïga, qui a assuré l’intérim.

Il reste à savoir si les propos du « PM » ont dépassé sa pensée ou s’il espère capitaliser pour la suite du processus de transition, lui qui semble perdre du rang à mesure que les dirigeants de la junte accumulent les galons… C’est sous couvert d’anonymat que les proches de régime tenter tantôt de minimiser « l’agitation » de Choguel Maïga, tantôt d’appeler à une épuration. Sur les réseaux passionnés de joutes en filigrane, certains internautes applaudissent un signe de « courage ».

D’autres dénoncent une « trahison » et l’émergence d’un « opposant ». La fin de l’année nous dira si le leader actuel de le gouvernement a impressionné ceux qu’il critique, au point de retrouver un peu de stature politique, s’il ne devra pas faire marche arrière en forme de mea-culpa public pour rester à son poste, ou s’il fera ses valises en espérant rebondir dans une post-transition bis flou.