Mardi 19 novembre, M6 propose les deux derniers épisodes de Espions de la terreur (notre avis). Contrairement au film Novembre, qui se concentre sur les quelques jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre, la mini-série inspirée du dernier tiers du livre éponyme de Mathieu Suc retrace avec brio l’enquête approfondie menée par des agents des services de renseignement français qui a conduit à l’élimination des sponsors. des attentats de Paris, dont le cerveau de l’opération, un an plus tard en Syrie, un djihadiste identifié dans la fiction grâce à la marque et à la couleur de sa voiture. Réalité ou fiction ?
Les espions de la terreur : Boubakeur el Hakim a-t-il réellement été identifié grâce à sa voiture ?
Boubakeur el Hakim, le cerveau des attentats du 13-Novembre, est dans la fiction bêtement identifié par sa voiture. Est-ce le cas dans la réalité ? Nous avons interrogé Matthieu Suc, que nous avons rencontré peu avant le lancement de la série. “Non. En effet, j’ai eu le témoignage d’un ancien jihadiste, qui est l’un des premiers à évoquer l’Amniyat. [le service de renseignements de l’Etat islamique, ndlr], et de parler de Boubakeur el Hakim sans donner son vrai nom. Il l’appelait « l’émir à la Kia blanche ». Lors de l’écriture, nous étions un peu coincés à la fin pour relier tous les morceaux sachant qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas dire. J’ai proposé de revenir sur l’histoire de la Kia blanche, qui était un véritable élément de l’histoire, même si je pense qu’el Hakim n’avait plus cette voiture lorsqu’il était « drone », mais à une époque il en avait une. Cela a permis aussi de montrer que dans le Renseignement, il y a la technologie et les moyens fantastiques dont nous disposons aujourd’hui bien sûr, mais il y a aussi toute la partie « analyse ». L’analyse ne porte pas seulement sur l’instant T, il s’agit aussi de reprendre le fil des choses. C’est donc ce que fait Malika, le personnage de Rachida Brakni, en prenant les photos. Nous savons que les hommes les plus importants au sein de l’État islamique ont changé de voiture pour que nous ne sachions pas dans quel véhicule ils se trouvaient afin de ne pas se faire droner. Et quand ils sont descendus de leur voiture, la rue était couverte. Nous avons donc utilisé tout cela pour parvenir à cette fin crédible sur Boubakeur el Hakim. Sachant qu’il va se faire droner non loin du stade, qui était son bureau. Il se trouve que l’ancien jihadiste qui parlait de « l’émir à la Kia blanche » tenait un restaurant qui se trouvait non loin du stade et rencontrait souvent Boubakeur el Hakim. Il devenait intéressant d’utiliser cet élément qui était réel. Mais je ne sais pas quel était le plan pour assassiner Boubakeur el Hakim, ni qui était la taupe, ni de quel service de renseignement elle provenait. Pourtant, beaucoup de choses dans la série sont réelles et d’autres ont été inventées mais ne sont pas loin de s’être produites.
Les espions de la terreur : Saïd a-t-il bénéficié d’un programme de protection ?
Minotaure, nom de code de Saïd, est un personnage inspiré de plusieurs sources, dont une en particulier mais dont certains éléments ont été modifiés pour qu’il ne soit pas identifiable. Mais finalement, il reçoit de nouveaux passeports de l’agent, quitte Lille et s’installe avec sa famille à Paris où il travaille comme éboueur… “Je ne sais plus si c’est vrai ou pas mais oui, il y a des programmes de protection pour les repentis mais on est très, très en retard, insiste Matthieu Suc. Saïd n’est pas un repentant mais quelqu’un qui a pris des risques.
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