L’Ukraine a frappé une cible militaire en Russie à l’aide de missiles Atacms à longue portée de fabrication américaine pour la première fois depuis que l’administration Biden a levé les restrictions sur leur utilisation, selon des personnes proches du dossier.
Les ogives du système de missiles tactiques de plusieurs armées, ou Atacms, ont frappé mardi un important arsenal d’armes près de la ville de Karachev, dans la région russe de Briansk, à plus de 115 km de la frontière ukrainienne, ont indiqué les sources.
Le dépôt se trouve à 190 km au nord de la ligne de front dans la région voisine de Koursk, où les forces russes tentent de repousser les troupes ukrainiennes qui occupent environ 600 km² de territoire après leur incursion surprise en août.
Le ministère russe de la Défense a confirmé qu’une attaque sur son sol avait eu lieu, mais a déclaré que ses systèmes de défense aérienne avaient abattu cinq des six missiles Atacms au-dessus de la région de Briansk.
Des vidéos diffusées sur Telegram montraient une installation militaire en flammes et une traînée de fumée dans le ciel au-dessus ressemblant à celle d’un missile.
L’une publiée par le blogueur ukrainien Ihor Lachenkov, qui entretient des liens étroits avec les forces armées ukrainiennes, prétendait montrer le lancement de deux missiles Atacms.
« Les premières étoiles ont décollé ; le ciel est magnifique lorsque les dépôts de munitions russes explosent », a déclaré Lachenkov dans un commentaire accompagnant la vidéo.
Ces frappes ont eu lieu le millième jour de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie et marquent la première utilisation d’armes à longue portée de fabrication américaine par Kiev sur le sol russe après l’autorisation de Biden.
Des personnes proches de la décision de Biden ont déclaré que le président avait autorisé une utilisation limitée des Atacms en Russie, ajoutant qu’ils seraient très probablement utilisés pour aider l’Ukraine dans ses opérations dans la région de Koursk.
La Russie a rassemblé une force de 50 000 soldats à Koursk, dont 10 000 Nord-Coréens armés d’artillerie lourde et de systèmes de roquettes envoyés par Pyongyang, en prévision d’une opération attendue pour tenter d’expulser les Ukrainiens.
La décision du président américain marque un changement majeur dans la politique américaine à l’approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Le président élu a déclaré qu’il mettrait rapidement un terme à la guerre en Ukraine, mais n’a pas précisé comment il y parviendrait.
L’état-major ukrainien n’a pas confirmé l’utilisation d’Atacms mais a revendiqué les frappes contre l’arsenal russe, qu’il avait auparavant attaqué avec des drones.
“La destruction des dépôts de munitions se poursuivra pour l’armée des occupants russes afin de mettre fin à l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine”, a-t-il déclaré.
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L’attaque a été suivie de 12 explosions et détonations secondaires dans la zone de la frappe, a indiqué l’état-major.
Ni la Maison Blanche ni le bureau de Volodymyr Zelenskyy n’ont confirmé l’autorisation américaine d’utiliser les Atacms. À la suite d’informations faisant état d’un changement de politique américaine, le président ukrainien a déclaré que « de telles choses ne sont pas annoncées ».
“Les missiles parleront d’eux-mêmes”, a-t-il ajouté.
S’adressant lundi à PBS Newshour, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a refusé de confirmer que Biden avait autorisé l’utilisation des Atacms par Kiev, mais a déclaré qu’il « le ferait remarquer, cependant, pour le contexte ». . . que la Russie vient de s’engager dans une escalade massive dans cette guerre ».
« Ils ont amené une armée étrangère, la Corée du Nord, des troupes nord-coréennes, sur les lignes de front de la bataille, et cela représente un changement radical dans la nature de ce conflit », a-t-il déclaré.
Cartographie de Steven Bernard
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