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« Seule façon d’avoir des relations sexuelles », « jeu », « piège »… comment les accusés ont tenté de justifier leurs actes

l’essentiel
Les interrogatoires des accusés se terminent ce mardi, avec les dernières questions posées aux 50 hommes assis aux côtés de Dominique Pelicot. Alors que s’ouvre la deuxième phase du procès pour viol de Mazan, retour sur ces audiences édifiantes.

Après onze semaines d’audience, les témoignages des accusés se succèdent et se ressemblent, chacun tentant de prendre ses distances avec les viols commis. « Je reconnais les actes, mais aucune intention de viol », déclare Patrice N. Une déclaration qui fait écho à celles de Florian R., Romain V., et bien d’autres. Ils s’accrochent tous à l’idée d’un viol « involontaire », dont ils se disent presque eux-mêmes victimes. « Je n’avais pas l’intention de faire ça. Je regrette tout”, ajoute Romain V.

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Pour les 50 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot, le temps des justifications lors des interrogatoires touche à sa fin ce mardi 19 novembre, laissant place à la deuxième partie du procès. Les plaidoiries de la partie civile et le réquisitoire du ministère public promettent de réexaminer, point par point, ces lignes de défense souvent choquantes.

“La seule chose qui n’était pas normale, c’était qu’elle dormait, qu’elle ronflait.”

Au bar, le scénario d’un « jeu libertin » est souvent avancé. De nombreuses personnes affirment avoir cru que Gisèle Pelicot, alors inconsciente, participait volontairement à une mise en scène. « J’y suis allé pour un couple libertin », raconte Nizar H. « Je la pensais à moitié réveillée, fatiguée », explique Romain V. Les vidéos diffusées au tribunal racontent cependant une tout autre histoire. histoire : celle d’actes imposés à une femme inerte, incapable d’exprimer son consentement.

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La majorité des accusés contestent même l’état de conscience de Gisèle Pelicot. “Je savais qu’elle était inconsciente, mais pas qu’elle n’était pas consentante”, se défend Joan K., s’appuyant sur les propos de Dominique Pelicot, qui lui aurait dit que son épouse “était d’accord”. Agé de 22 ans au moment des faits, il minimise sur un ton détaché : “La seule chose qui n’était pas normale, c’est qu’elle dormait, elle ronflait, c’est tout.” Avant d’ajouter : “A cette époque, je n’avais même pas la notion de consentement, je ne savais pas ce que cela signifiait.”

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Plus sordides encore sont les histoires de certains accusés qui font froid dans le dos. Jérôme V., venu six fois entre mars et juin 2020, a déclaré que c’était « le seul moyen de faire l’amour » pendant le confinement, tandis que Romain V. recherchait du « lien social ». Fabien S., quant à lui, tente de minimiser : “Dans l’excitation, dans le mouvement, je n’étais pas attentif.” Et lorsque le président lui demande pourquoi il n’a pas été alerté de l’absence de réaction de la victime, il répond, presque avec désinvolture : « J’ai mis dix minutes à un quart d’heure pour m’en rendre compte. “

«Sous influence» de Dominique Pelicot

Pour la défense des accusés, Dominique Pelicot est toujours présenté comme l’instigateur, celui qui aurait orchestré les événements. «Nous sommes tombés dans un piège», s’énerve Husamettin D., rejetant toute responsabilité personnelle. D’autres, comme Charly A., évoquent une influence psychologique : « Il était insistant, entreprenant, rassurant. Peut-être étais-je facile à manipuler », suggère-t-il. Certains affirment même avoir été drogués au GHB, comme Christian L., qui parle d’un « black-out total » après avoir bu un café servi par Dominique Pelicot.

Certains jurent même n’avoir pris « aucun plaisir » aux actes commis contre Gisèle Pelicot, comme s’il s’agissait d’une circonstance atténuante. Mais les propos de Dominique Pelicot, exprimés dès les premières auditions, font voler en éclats ces tentatives de minimisation : « Je suis un violeur comme ceux concernés dans cette salle. Ils le savaient tous et ne peuvent pas dire le contraire.

 
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