Entre le gouvernement de Giorgia Meloni et les juges italiens, le conflit se poursuit et prend même une dimension transatlantique. La dirigeante nationaliste et conservatrice a en effet reçu, mardi 12 novembre, le soutien de son « ami » Elon Musk, milliardaire aux penchants antilibéraux et partisan du président élu des États-Unis, Donald Trump. La question migratoire, en particulier l’affaire des centres de détention italiens pour migrants installés en Albanie, sert désormais de champ de bataille à un affrontement entre pouvoirs exécutif et judiciaire, également alimenté par un projet de réforme de la justice. Les opposants à ce texte y voient une manœuvre fondamentale visant à remettre en cause la très forte autonomie dont jouissent les magistrats italiens.
Certes, le conflit entre les hommes politiques – notamment de droite – et les juges est un élément structurel de la vie publique italienne depuis trois décennies. Mais chez les opposants à l’exécutif, on s’inquiète de voir le gouvernement dominé par l’extrême droite de Giorgia Meloni marcher sur les traces de forces politiques antilibérales avec lesquelles il partage de profondes affinités, comme le Fidesz de Viktor Orban en Hongrie ou les ultraconservateurs de la Loi. et de la Justice (PiS) qui a dominé la vie politique polonaise de 2015 à 2023.
Un nouvel épisode de ce conflit s’est produit lundi 11 novembre, lorsque les juges de Rome ont invalidé, pour la deuxième fois en moins d’un mois, la détention en Albanie de migrants secourus en mer par les autorités italiennes. Les structures construites par l’Italie dans le pays des Balkans, mises en service début octobre, sont donc toujours vides, les migrants du deuxième groupe y ayant passé trois nuits avant d’être libérés et redirigés vers l’Italie.
Ennemis de l’intérieur
Seuls les hommes célibataires, considérés comme non vulnérables et originaires de pays définis comme “sûr” par la législation italienne. Les migrants ramenés en Italie lundi sont des ressortissants de l’Égypte et du Bangladesh, deux États appartenant légalement à cette catégorie. Cependant, le tribunal de Rome a estimé que la définition des pays “sûr” par l’Italie était en contradiction avec les normes européennes. Dans ce cas, il s’agit d’une décision selon laquelle un pays ne peut être considéré comme globalement sûr si seulement une partie de son territoire ou de sa population bénéficie de ladite sécurité. L’affaire a donc été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), suspendant la détention des migrants concernés.
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