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ce que proposent les différents partis politiques pour sortir de la crise

A peine dix mois après le mouvement de colère des agriculteurs et le retour des opérateurs dans la rue, les mouvements politiques tentent une nouvelle fois d’y répondre. Mercosur, transition vers l’agriculture biologique, garantie d’une alimentation française dans les cantines scolaires… On fait le point sur les propositions des partis.

Face au retour de la colère des agriculteurs, moins d’un an après des mobilisations historiques, les syndicats agricoles estiment que les comptes ne sont pas là.

Ils appellent une nouvelle fois leurs troupes à manifester, mais en ordre dispersé, à l’approche de leurs élections professionnelles qui auront lieu en janvier. De quoi pousser les partis politiques à tenter d’y répondre.

• Au RN, priorité au « patriotisme économique »

Déjà très présente au chevet des agriculteurs en janvier dernier, Marine Le Pen compte bien capitaliser une nouvelle fois sur leur colère. Au menu : la mise en place de «patriotisme économique » dans la commande publique, c’est à dire l’obligation par exemple pour les hôpitaux ou les écoles de ne commander pour leurs cantines que des produits alimentaires produits sur le territoire français.

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Un an plus tard, rien n’a changé ? Les agriculteurs font à nouveau entendre leur colère

La loi Égalim votée en 2022 impose déjà à la restauration collective liée au service public de proposer à 50 % des « produits de qualité et durables », sans préciser leur lieu de production.

Le RN veut aussi mettre fin à la stratégie européenne « Farm to Fork » qui vise notamment à réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici 2030, et avoir un quart des surfaces cultivées en agriculture biologique. Elle est jugée injuste par les agriculteurs français.

• À Renaissance, vers une loi agricole l’année prochaine

Du côté de la Renaissance, on tente de faire valoir auprès des agriculteurs les premières mesures déjà déployées par Gabriel Attal lorsqu’il était à Matignon, depuis l’abandon de la hausse prévue de la taxe sur le gazole non routier jusqu’au déblocage des aides d’urgence aux secteurs en difficulté.

Un projet de loi d’orientation agricole est également en préparation depuis des mois et est désormais soutenu par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Déjà voté à l’Assemblée au printemps dernier, il n’arrivera au Sénat qu’en janvier prochain.

Le texte place l’agriculture au rang d’« intérêt général majeur », établit un guichet unique pour l’installation des nouveaux agriculteurs, facilite la construction de bâtiments d’élevage ou de réserves d’eauet prévoit une réglementation simplifiée pour les couvertures. Candidats communs avec Renaissance lors des dernières élections européennes, Horizons et Modem ont des lignes très similaires.

• Chez les socialistes, volonté de faciliter la transition vers l’agriculture biologique

Plutôt discret ces dernières années sur les questions agricoles, le Parti socialiste a tenté de reprendre la main lors des élections européennes de juin.

Raphaël Glucksmann, le candidat du mouvement, également patron de Place publique, a appelé à transformer la Politique agricole commune (PAC) en Politique agricole et alimentaire commune (PAAC) pour faciliter laune transition des agriculteurs vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

• Pour les rebelles, haro sur le Mercosur

Du côté de La insoumise, on défend depuis des années un blocage de l’accord du Mercosurce traité de libre-échange entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud comme le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay. S’il est signé, ce traité économique mettrait à rude épreuve plusieurs filières françaises, à commencer par la filière bovine.

Le groupe des députés insoumis avait prévu l’examen dans sa niche parlementaire le 28 novembre d’un projet de résolution invitant le gouvernement à refuser ce traité.

Mais le gouvernement a jugé ce texte irrecevable le 5 novembre, tout comme une proposition de résolution similaire du groupe RN avait été jugée irrecevable début octobre. En déplacement en Argentine ce lundi, Emmanuel Macron a toutefois promis que la France “ne signera pas” ce traité “en l’état”.

Les députés insoumis plaident également pour un réorientation des aides de la PAC vers les petits producteurs. Actuellement, la PAC favorise principalement les grandes exploitations. Tête de liste européenne, l’eurodéputée Manon Aubry a notamment proposé le recouvrement de la dette agricole des producteurs qui s’engageaient vers le 100% bio.

• Les écologistes appellent à la fin de l’élevage en cage

Du côté des écologistes, nous prônons également une nouvelle politique agricole commune. Tout comme les autres partis de gauche, ils proposent de tordre le cou au système de répartition des aides selon le nombre d’hectares en le remplaçant par une répartition des subventions directement liée à la main d’œuvre utilisée dans les exploitations.

Le parti de Marine Tondelier espère également réduire de 50 % la consommation de viande et de poisson d’ici 2030 en France, mettre fin à l’élevage en cage et améliorer les conditions de transport des animaux.

Quant aux communistes, plutôt en retrait sur ces sujets, ils proposent la création « d’un fonds communautaire d’intervention sur les prix et les volumes » pour garantir à la fois une rémunération décente au producteur et un prix de revente plafonné au consommateur.

• Chez les LR, la confiance dans le ministre de l’Agriculture

A droite, les propositions sont pour l’instant rares. Et pour cause : l’actuelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard est issue des bancs LR.

Lors de la campagne européenne, le candidat tête de liste François-Xavier Bellamy a demandé la création d’un cadre dérogatoire au droit européen de la concurrence pour soutenir les agriculteurs français.

Dans le même esprit, il a souhaité que les États membres aient la liberté d’appliquer des taux de TVA « super réduits » pour les produits alimentaires les moins polluants ou ceux consommés en circuits courts.

 
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