“C’est un spécimen qui doit mesurer 4 mètres de long. Ce n’est plus un mineur mais déjà un jeune adulte qui vient d’atteindre la maturité« . Directeur scientifique du groupe d’étude des requins phéniciens, Nicolas Ziani sait que les images qu’il vient de recevoir il y a quelques jours (et publiées sur sa page Facebook) sont rares. Elles montrent un grand requin blanc (Carcharodon carcharias pour les spécialistes) qui explore les eaux de surface au cœur du parc national de Port-Cros protégeant les îles d’Hyères.Elle a également été authentifiée par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.s’enthousiasme celui qui se consacre aux requins depuis vingt ans. “Et depuis 2004, ce n’est que ma deuxième observation d’un grand blanc vivant en Méditerranée ! “
Tenant à jour les statistiques d’une espèce dont 90% de la population méditerranéenne a disparu, le groupe d’étude rappelle que la documentation ne fait état que de 794 individus observés depuis 1600, «dont 40 dans le Golfe du Lion ».
Comme un sous-marin
“Le comportement de l’animal est assez typique. Il se comporte comme un sous-marin et remonte régulièrement à la surface. Contrairement à d’autres espèces, lorsqu’un grand requin blanc est là, on le sait. Comme il a une prédisposition à remonter à la surface, il se fait voir « .
Un manque de discrétion qui se conjugue toutefois avec une grande timidité, ajoute le scientifique. « Il s’enfuit dès qu’il voit trop d’activité humaine. D’ailleurs, c’est en novembre que nous venons de l’observer, pas en plein été.
Le spécialiste assure au passage que, si les cousins de l’animal sèment la terreur à La Réunion ou en Australie, il n’a jamais été repéré parmi les baigneurs de Méditerranée.
Sera-t-il encore dans nos eaux cet été ? Impossible pour le spécialiste de se prononcer. “Quant à la femelle observée en Camargue en 2022, qu’on n’a plus jamais revue, on imagine qu’elle est là car elle trouve dans les eaux du parc national, un espace protégé, un réservoir important de nourriture comme les dauphins, le thon ou l’espadon. Mais c’est aussi un animal capable de grandes migrations de plusieurs milliers de kilomètres. Si les plaisanciers font de nouvelles observations, ils pourront nous les transmettre, c’est seulement ainsi que nous apprendrons à mieux comprendre leurs habitudes.
Si vous faites des observations intéressantes, vous pouvez les transmettre au groupe d’étude via son adresse email : [email protected]
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