Avec Michel-Edouard Leclerc, président du groupe E.Leclerc

L’entretien

250 milliards d’euros sont dépensés chaque année dans les rayons des supermarchés. L’enseigne E. Leclerc détient près d’un quart du marché : 734 magasins et 731 drives dans toute la France. Depuis 64 ans, les prix bas sont l’argument de vente de ces magasins qu’Intermarché ambitionne de détrôner, avec l’aide de ses enseignes distributeurs.

Malgré sa compétitivité, l’enseigne E. Leclerc traverse des moments compliqués : les agriculteurs se préparent à de nouvelles mobilisations la semaine prochaine après des mois d’intempéries, les négociations avec les industriels, le bœuf brésilien élevé aux hormones ou encore le durcissement de la taxe sur les sodas… Sans oublier que La France, motivée par la colère du secteur agricole, s’oppose à l’application actuelle de l’accord entre l’UE et le Mercosur. Si cet accord était néanmoins signé, un certain quota de riz, de sucre, de miel, de viande ou de soja arriverait sur le marché en provenance d’Amérique latine, sans droits de douane.

Alors même si, selon l’Insee, le pic de l’inflation est derrière nous : à quoi ressemblera le panier des Français cet hiver ? Ce samedi, Alexandra Bensaid reçoit Michel-Edouard Leclercle président du groupe E. Leclerc.

Le débat

Des nominations chocs toute la semaine : Donald Trump a confié la gestion du Pentagone à un présentateur de Fox News, le ministère de la Santé au vaccin sceptique Robert F. Kennedy Junior, ou encore la Justice à Matt Gaetz, un trumpiste qui a conduit à l’automne 2022 au renversement de le patron républicain de la Chambre des représentants. Nouvelle explosion : Elon Musk est nommé à la tête d’une commission gouvernementale sur l’efficacité. L’homme le plus riche du monde est aussi celui qui possède 2 000 milliards de dollars, l’équivalent de la somme qu’il envisage de « sabrer » dans le budget du gouvernement fédéral.

En France, la nomination du patron de Deux réactions enthousiastes qui ont fait grincer des dents leurs opposants politiques.

Ils rêvent d’un État plus faible, d’une sphère publique plus petite et veulent des actions drastiques au détriment de mesures progressistes. Ils s’appellent Musk aux Etats-Unis, Milei en Argentine, Kasbarian et Pécresse en France… Avons-nous besoin de cost-killers ? L’économiste en chef du groupe Allianz Ludovic Subran et le journaliste principal de L’Express Béatrice Mahieu ouvrir le débat.

Le rapport

Réinventé. La grande distribution n’a d’autre choix que de changer pour adapter son modèle aux évolutions du marché et aux nouvelles habitudes de consommation. Le 5 novembre, Auchan a dévoilé son projet de plan social menaçant près de 2 400 emplois. Ce jeudi, le groupe Casino a annoncé un plan stratégique sur 3 ans avec comme priorité le commerce de proximité. Dans cette économie au ralenti, les distributeurs sont toujours soutenus… par le dynamisme.

Le service de retrait rapide des courses est de plus en plus apprécié par les consommateurs. Il existe aujourd’hui plus de 70 000 points de retrait rapide en France. Grâce à l’essor du e-commerce, le chiffre d’affaires du service, tous groupes confondus, n’a fait qu’augmenter ces 10 dernières années. Son augmentation à l’échelle nationale serait de +76% sur les cinq dernières années, dopée par une crise sanitaire décisive dans la démocratisation de ces pratiques numériques. Une partie du comptoir d’un drive des Yvelines, notre journaliste Anaëlle Verzaux rencontré les têtes pensantes du drive.

Eco en version originale

Ne quittez pas l’accord de Paris. C’est ce qu’a demandé mercredi le patron d’ExxonMobil à Donald Trump, interviewé depuis le sommet COP29 à Bakou. Une affirmation qui fait écho à ce que Trump avait promis dans sa campagne, à savoir une deuxième sortie de l’accord de Paris sur le climat de 2015 – l’administration Trump avait déjà été en 2020 à l’origine de la première sortie de l’accord signé par 195 pays en décembre 2016. Les États-Unis avaient a rejoint l’accord sous la présidence Biden en 2021, «une décision qu’Exxon a applaudie» selon son PDG.

Darren Woods est un industriel américain entré chez Exxon en 1992, connu en France sous le nom commercial Esso. Woods est à la tête du groupe depuis 2017, suite à la nomination par le président Trump de Rex Tillerson au poste de secrétaire d’État américain. C’était la deuxième fois à Bakou que Woods assistait à ces réunions des Nations Unies sur le climat. Son groupe pétrolier vante ses investissements dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone. Or, le groupe Exxon fait simultanément l’objet de dizaines de procédures judiciaires visant à le rendre responsable de sa contribution au changement climatique.

Un renoncement des États-Unis à leurs engagements climatiques serait mauvais pour les affaires de Woods. Cet avis est-il partagé par d’autres compagnies pétrolières ou est-il dissonant ? De Bakou, notre envoyé spécial Anne Le Gall dresse le portrait d’un paradoxe où les enjeux climatiques sont défendus par les majors pétrolières… Le business est le business.

Ma vie au travail

Cette semaine, deux accords majeurs ont été signés. Le premier régit les nouvelles règles de l’assurance chômage tandis que le second concerne l’emploi des seniors. Les mesures devraient permettre d’économiser 2,3 milliards d’euros sur quatre ans pour le système d’assurance chômage, selon un calcul de l’Unédic.

Maintenant que l’âge de la retraite a été relevé de deux ans, que propose-t-on aux seniors pour conserver leur emploi jusqu’à 64 ans ? Sandrine Foulon j’y ai répondu ce matin.