Le Mercosur ne devrait pas s’appliquer « si les Français ne votent pas pour » : c’est la demande de Jean-Luc Mélenchon, formulée ce dimanche 17 novembre sur le plateau de France 3.
Le Mercosur sera-t-il rejeté par les Français ? C’est le pari que fait Jean-Luc Mélenchon. Invité de l’émission Dimanche en politique de France 3, ce 17 novembre, le leader de la France insoumise a demandé l’organisation d’un débat sur ce traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur.
L’Assemblée au front
Dans le style qu’on lui connaît, le rebelle a interpellé le président de la République : « Monsieur Macron, arrêtez votre cirque avec le Mercosur. Nous exigeons que ce traité soit discuté à l’Assemblée Nationale et qu’il ne s’applique pas si les Français ne le votent pas ». Le groupe des députés Insoumis avait également prévu l’examen dans sa niche parlementaire le 28 novembre d’un projet de résolution invitant le gouvernement à refuser ce traité, jugé irrecevable par le gouvernement le 5 novembre.
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Dans cette optique de remettre le traité de libre-échange au centre du débat politique, la présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé (LFI), a annoncé samedi sur franceinfo que son groupe allait déposer une nouvelle proposition. résolution pour demander l’organisation d’un débat, en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, afin que “L’Assemblée nationale peut se prononcer contre cet accord”.
L’ancien leader d’Attac a également vivement critiqué l’attitude du chef de l’Etat, jugeant que « si l’accord est signé, le premier responsable sera le président Macron qui, pendant des années et des années, a laissé ces négociations se dérouler » et “laissé croire qu’un bon traité serait possible”.
La partie commerciale ciblée
Au cœur des débats sur le traité, la question de l’agriculture, qui représente un réel danger pour les producteurs français, qui seraient alors victimes de la concurrence sud-américaine, alors que l’industrie allemande pourrait exporter une partie de ses marchandises vers ce nouveau marché. Il y a un mois, le chancelier Olaf Scholz a déclaré à la Fédération allemande du commerce de gros que « Les négociations avec le Mercosur doivent être conclues rapidement ».
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C’est tout le volet commercial de l’accord qui est remis en cause par une grande partie de la gauche, jusqu’à l’ancien président de la République François Hollande, qui a déclaré sur Radio J qu’il “probablement en retard », mais pas forcément « trop tard »bloquer “la partie commerciale”. Pour ce faire, au moins quatre États membres de l’UE, représentant au moins 35 % de la population de l’UE, doivent s’y opposer.
De son côté, l’eurodéputée LFI Manon Aubry a adressé à Ursula von der Leyen une lettre ouverte signée selon elle par plus de 130 parlementaires de 13 pays, appelant le président de la Commission européenne à renoncer à la conclusion du traité. « C’est la première fois qu’un appel transnational est publié, démontrant que la problématique dépasse les simples frontières de l’agriculture française »a-t-elle souligné auprès de l’AFP. La missive, publiée par Dimanche à la Tribunedénonce également le prétendu projet de la Commission de diviser l’accord en deux « pour contourner la ratification des parlements nationaux ».
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Les agriculteurs français comptent se mobiliser dès lundi contre ce traité – négocié depuis des décennies entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) – que la Commission européenne, soutenue par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, espère signer. d’ici la fin de l’année. Le sujet est également au menu de la tournée du président Macron en Amérique latine, qui a débuté samedi soir et se poursuivra jusqu’à jeudi prochain.
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