Premier leader du championnat, Jorge Martín sera aussi le dernier. A 26 ans et alors qu’il dispute sa quatrième saison dans la catégorie reine, l’Espagnol, natif de Madrid, a réussi à se protéger définitivement de Pecco Bagnaia au classement général et il a été sacré champion du monde MotoGP à l’issue de la course de Barcelone. GP, la dernière manche de la saison.
La victoire de Bagnaia, qui remporte son 11e Grand Prix de l’année, n’a rien changé. Alors que l’Italien était suivi de près par Marc Márquez, Martín s’est rapidement hissé à la troisième place, longtemps protégé par Aleix Espargaró, même si les points de la neuvième position lui ont suffi pour remporter le titre. Au terme d’une course tendue mais vite gelée pour les hommes de tête, c’est le soulagement pour le pilote Pramac : il termine l’année avec dix points de plus que Bagnaia au classement général et, six ans après son titre en Moto3, champion du monde MotoGP. .
Son sacre récompense un pilote qui n’a pas toujours eu un parcours professionnel évident et qui, dans la catégorie MotoGP, aura finalement attendu plus que ce que ses performances auraient pu laisser penser. Celui qui a connu la pole position et le podium lors de son deuxième Grand Prix, puis la victoire quelques semaines plus tard, a dû surmonter une grave blessure en 2021, peu après son arrivée. L’année suivante, il doit se retenir lorsque sa Ducati subit des problèmes causés par un moteur que l’équipe d’usine avait exclu. Et à plusieurs reprises, il a espéré, cru même pouvoir intégrer l’équipe officielle de la marque avant de voir sa politesse grillée.
C’est donc en tant que pilote d’une équipe satellite que Martín est titré aujourd’hui, un exploit loin d’être anodin, qu’il est le premier à réaliser depuis Valentino Rossi, lorsque les 500cc existaient encore. Son équipe, Pramac Racing, est le partenaire le plus proche de Ducati, lui fournissant du matériel d’usine et des moyens équitables pour lui permettre de remporter les plus hautes récompenses. Pramac n’a cessé de gagner en stature au fil des années, voyant passer dans ses rangs des pilotes qui ont ensuite été intégrés dans l’équipe d’usine, notamment Bagnaia, et ont remporté l’an dernier le titre par équipes.
Cependant, Ducati est en quelque sorte prise à son propre piège en voyant aujourd’hui Jorge Martín battre son adversaire, pilote de l’équipe d’usine, alors même que l’Espagnol s’apprête à partir pour Aprilia (privant ainsi la moto rouge du numéro emblématique 1) et que Pramac s’associera à Yamaha après deux décennies d’union avec Borgo Panigale.
Jorge Martín remporte le titre à 26 ans
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Son sacre contre Bagnaia intervient au terme d’une année menée à la perfection, où Martín a su allier des performances impressionnantes avec une solidité qu’on ne lui connaissait pas encore. Il continue de prouver qu’il a parfaitement intégré les enseignements de la saison dernière. Il avait déjà été opposé à l’Italien pour le titre et avait fini par échouer lors du dernier Grand Prix, piégé par quelques erreurs lourdes de conséquences sur sa saison mais aussi éprouvé par une pression qu’il avait du mal à gérer.
Aidé par un coach mental, il a tenu à réaliser une saison 2024 plus stable, durant laquelle il a cherché à ne pas en faire trop et à accepter des résultats potentiellement mitigés si tant est qu’ils lui permettent d’augmenter son capital de points. La récompense est là, alors que Bagnaia a commis plusieurs erreurs, notamment il y a deux semaines à Sepang où il a chuté lors de la course sprint. Ce week-end, Bagnaia a réalisé une copie parfaite, mais cela ne suffisait plus.
Une bataille d’accordéon pour le titre
En tête du classement général après la course sprint qui a lancé la saison, Martín a beau avoir été solide dans l’ensemble, son année a néanmoins été ponctuée de quelques allers-retours entre les toutes premières places du classement. Tout a commencé dès le premier dimanche, où Bagnaia lui a volé la tête en signant la première de ses 11 victoires en Grand Prix de l’année. Martín n’allait en gagner que trois, mais sa régularité lui a permis d’effacer ce qui avait été sa faiblesse l’année dernière et de profiter des erreurs de son rival.
Leader du championnat pendant seulement 24 heures l’année dernière, Martín a cette fois réussi à se maintenir à la première place au fil du temps. Il a donc perdu la tête dès la course de dimanche au Qatar, mais a repris la première place lors du Grand Prix suivant et y est resté pratiquement jusqu’aux vacances d’été. Tout au long de l’été, on a assisté à plusieurs échanges de positions, Martín perdant le leadership en Allemagne (avec à l’époque son plus gros retard sur Bagnaia, à savoir dix points) pour mieux le reconquérir en Grande-Bretagne, avant de céder à nouveau en Autriche. Le Grand Prix suivant, à Aragon, lui permet enfin de reprendre la tête et, cette fois, il n’abandonne pas.
Même s’il a gagné beaucoup moins que son rival, l’Espagnol a su grappiller les points décisifs. Il a eu son lot d’erreurs, avec deux chutes dans une course de sprint et deux autres dimanche (avec Bagnaia gagnant à chaque fois), auxquelles s’est ajouté ce qu’il considère comme sa plus grosse bourde, à savoir d’avoir raté sa stratégie lorsque la pluie est arrivée. au GP de Saint-Marin. Mais il n’est jamais descendu en dessous de la troisième place du championnat (au Qatar), et son avance sur Bagnaia s’est maintenue malgré une fluctuation permanente entre une erreur de l’un samedi et le terrain perdu par l’autre. le dimanche, ou vice versa.
Jorge Martín a remporté trois Grands Prix et sept courses de sprint cette saison.
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Qu’on le compare à un yo-yo ou à un accordéon, le championnat dirigé par Martín et Bagnaia donnait parfois l’impression que celui qui prenait l’air un jour ne pouvait échapper à l’erreur lors de la course suivante. Bagnaia peut en tout cas avoir des regrets, lui qui a qualifié cette saison de “championnat des erreurs” mois dernier. Avec sept chutes, trois dimanche et quatre dans un sprint, ainsi que plusieurs problèmes techniques ou pneumatiques, le double champion en titre n’a pas affiché la perfection rendue obligatoire par le niveau de son adversaire, malgré des performances pures très comparables.
Sprint et Grand Prix, tout compte ! Et c’est en s’étant montré résilient, capable d’engranger des points à un maximum de reprises avec sept victoires au sprint en plus de ses trois Grands Prix remportés cette année, que Jorge Martín accède aujourd’hui au titre de champion du monde !
Les résultats du championnat MotoGP :
Saison |
Titre pilotes |
Titre constructeurs |
Titre équipes |
2002 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2003 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2004 |
|
Honda |
Gauloises Fortuna Yamaha |
2005 |
|
Yamaha |
Gauloises Yamaha Team |
2006 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2007 |
|
Ducati |
L’équipe Ducati Marlboro |
2008 |
|
Yamaha |
L’équipe Fiat-Yamaha |
2009 |
|
Yamaha |
L’équipe Fiat-Yamaha |
2010 |
|
Yamaha |
L’équipe Fiat-Yamaha |
2011 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2012 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2013 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2014 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2015 |
|
Yamaha |
Movistar Yamaha MotoGP |
2016 |
|
Honda |
Movistar Yamaha MotoGP |
2017 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2018 |
|
Honda |
L’équipe Repsol Honda |
2019 |
|
Honda | L’équipe Repsol Honda |
2020 |
|
Ducati | Équipe Suzuki Ecstar |
2021 |
|
Ducati | L’équipe Ducati Lenovo |
2022 |
|
Ducati | L’équipe Ducati Lenovo |
2023 |
|
Ducati | Équipe Pramac Racing |
2024 |
|
Ducati | L’équipe Ducati Lenovo |
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