Deux plutôt que cinq. Alors que le Congrès des maires de France se réunit mardi, mercredi et jeudi à Paris, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) se dit favorable à un effort budgétaire des collectivités mais inférieur à ce qu’attend le gouvernement de Michel Barnier.
Interrogé sur la volonté de l’exécutif d’économiser cinq milliards, dont 2,2 milliards pour les départements, Larcher a rappelé dans un long entretien au JDD que « les collectivités représentent 70 % de l’investissement public. Ils soutiennent la vie quotidienne des citoyens en fournissant des services de proximité. Et que “n’en déplaise à Bruno Le Maire, les collectivités ne sont pas coupables du creusement du déficit”.
Financement des réformes
Vendredi, Michel Barnier a promis que l’effort demandé aux collectivités territoriales dans le budget serait « considérablement » réduit. Certains départements avaient menacé jeudi de ne plus payer le RSA dont ils sont exclusivement responsables, et qui coûte extrêmement cher. Il a annoncé plusieurs mesures, permettant à certains d’obtenir des financements et à d’autres d’économiser de l’argent. Gérard Larcher reconnaît « un certain nombre de démarches » de la part du Premier ministre.
VidéoBudget 2025 : le gouvernement va réduire « très significativement » l’effort demandé aux collectivités locales
Mais la bonne mesure d’économies pour les collectivités locales se situe, selon lui, « autour de deux milliards d’euros ». « Il en manque trois par rapport à ce que prévoyait le gouvernement. On les retrouvera ailleurs», insiste-t-il, assurant que la commission des Finances de la chambre haute, issue des territoires, travaille à une réforme en profondeur du financement des communes et des départements.
Gaz et électricité
Après les débats houleux qui ont eu lieu à l’Assemblée, le Sénat a entamé mercredi son examen des prochaines lois de finances. Son président depuis dix ans se dit opposé “dans un souci de préservation du pouvoir d’achat des Français” à une éventuelle augmentation des taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant Covid – une mesure supprimée avec le soutien de la majorité lors du débat à l’Assemblée. « Le sujet, me semble-t-il, est plutôt d’établir une équité entre la fiscalité du gaz et de l’électricité », au nom de l’assainissement des finances publiques et par souci écologique, explique-t-il.
Interrogé sur une autre mesure sensible, celle concernant la baisse des exonérations de cotisations patronales, rejetée à l’Assemblée, Gérard Larcher juge que ces exonérations doivent effectivement être mieux « encadrées » mais qu’« il faut sans doute maintenir les allègements au niveau des salaire minimum. »
Il se dit également globalement favorable à la solution de compromis présentée lundi par le président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, concernant le report de l’indexation des retraites, même si la mesure « mérite d’être précisée en termes de au niveau des « petites pensions » », explique-t-il.
J’ai accepté de supprimer un jour férié
Il reprend également la proposition de la commission sénatoriale des Affaires sociales de mettre en place une « contribution de solidarité » dédiée au financement de mesures en faveur de la vieillesse, sous la forme d’un forfait de sept heures annuelles supplémentaires travaillées. sans rémunération de chaque salarié, ce qui reviendrait à supprimer un jour férié.
M. Larcher confirme également l’inscription prochaine à l’ordre du jour du Sénat d’une proposition de loi sur l’immigration “que l’ancien président de la commission des lois François-Noël Buffet avait préparée et qui reprend bon nombre des amendements qui avaient été censurés par le Conseil constitutionnel depuis questions de forme ». « Durcissement des règles en matière de regroupement familial, rétablissement du délit de séjour irrégulier et réexamen du droit foncier, notamment. Ce texte avait été voté à la majorité relative précédente à l’Assemblée nationale», souligne-t-il encore.
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