Ce succès âprement disputé (30-29) ce samedi soir au Stade de France face à des All Blacks qui avaient dominé la première période, a ravi le coach des Bleus, ravi de la réaction de ses joueurs. Avant le dernier match face à l’Argentine vendredi prochain à Saint-Denis, son équipe fait le plein de confiance.
Cette victoire contre les All Blacks est-elle un fondement ?
Fabien Galthié. Cette victoire nous fait beaucoup de bien d’autant que le scénario ne nous était pas favorable en début de match avec la blessure de notre pilier droit Tevita Tatafu, des ballons perdus, un essai encaissé en contre. Nous avons été très forts dans les moments faibles. A la mi-temps on a su rectifier le tir, améliorer la conquête qui souffrait. Je ne parle même pas de la joie partagée que nous avons vécue.
L’équipe de France a enregistré moins d’une centaine de passes, soit deux fois moins que les All Blacks, est-ce opportuniste ?
Cela ne veut rien dire. Ce qui compte, c’est le résultat et l’efficacité. Nous avons joué contre une équipe qui était ensemble depuis six mois. Nous sommes ensemble depuis trois semaines et nous avons fait un match contre le Japon (victoire 52-12). Malgré une première mi-temps difficile, les joueurs n’ont pas baissé les bras. C’est très positif.
Nous sommes la meilleure nation européenne en 2024
On vous a vu ému avec vos adjoints Laurent Sempéré et Patrick Arlettaz…
Nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là. Nous n’avons pas toujours été récompensés, mais cela veut dire que nous avons pris les bonnes décisions. Nous pouvons également laisser aller nos émotions. Ils étaient très forts et agréables. Il fallait lâcher prise. Ces joueurs sont des gars spéciaux.
Vous avez remporté trois matches de suite contre les All Blacks, une performance réalisée une seule fois auparavant entre 1994 et 1995…
C’est écrit, c’est fait. Ensuite, nous disons ce que nous voulons. Les All Blacks sont venus à trois reprises affronter cette équipe d’Antoine (Dupont) et trois fois ils ont été battus (40-25, le 20 novembre 2021, 27-13 le 8 septembre 2023 en ouverture de la Coupe du monde). C’est bien de remporter ces victoires.
La stratégie néo-zélandaise, qui joue moins au pied que prévu, vous a-t-elle surpris ?
Les All Blacks n’ont pas fait ce qu’ils font habituellement. Ils nous ont un peu surpris, ils ont trouvé des espaces. Ils ont un peu utilisé le jeu de pression, mais moins qu’on ne le pensait.
L’année 2024 n’a pas été facile, cette victoire valide-t-elle vos choix ?
Je vous trouve dur par rapport à nos résultats de 2024. Nous sommes la meilleure nation européenne cette année-là (le XV de France a terminé 2e du tournoi des six nations derrière l’Irlande). Il nous reste encore un match à gagner contre l’Argentine. Nous n’avons perdu qu’un match contre l’Irlande et un autre en Argentine dans les conditions que l’on connaît (cas Jaminet et Auradou-Jegou). Nous avons eu beaucoup de problèmes de personnel, c’est une année de transition très riche et difficile à traverser mais nous nous en sortons.
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