News Day FR

Rencontre entre Elon Musk et un diplomate iranien à l’ONU : Téhéran dément « catégoriquement »

Quarante-huit heures après les révélations fracassantes du New York Times, Téhéran réfute catégoriquement. L’Iran a “catégoriquement” démenti samedi toute rencontre entre l’homme d’affaires américain Elon Musk et son ambassadeur à l’ONU, et a exprimé sa “surprise” face à la médiatisation de l’affaire révélée par le quotidien américain, selon l’agence officielle Irna.

Le New York Times a affirmé jeudi que le milliardaire Elon Musk, soutien du président élu Donald Trump, avait rencontré lundi l’ambassadeur d’Iran à l’ONU pour « apaiser les tensions » entre Téhéran et son pays. C’est-à-dire la veille de l’annonce de la nomination de l’entrepreneur par le futur président américain à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses publiques et de déréglementation, en préparation du début de son deuxième mandat, qui débutera en janvier.

« Désinformation », selon l’Iran

Le quotidien américain, qui cite deux sources iraniennes anonymes, précise que la rencontre a duré plus d’une heure lundi à New York entre Elon Musk et l’ambassadeur Amir Saeid Iravani. Selon ces sources, cet entretien était « positif » et constituait une « bonne nouvelle ». Toujours selon le journal, l’ambassadeur iranien auprès de l’ONU aurait suggéré à Elon Musk de demander des exemptions de sanctions au Trésor américain et d’envisager d’amener certaines de ses entreprises en Iran.

VidéoDonald Trump annonce la nomination d’Elon Musk à la tête d’un ministère de « l’efficacité gouvernementale »

Des révélations balayées par Téhéran, qui “nie catégoriquement une telle rencontre et exprime sa surprise face à la couverture médiatique américaine”, a rétorqué samedi l’agence Irna, citant le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï. Il a évoqué de « fausses informations » et déploré une « désinformation » à ce sujet, selon les médias.

De son côté, Elon Musk n’a pas répondu aux sollicitations du New York Times. L’équipe de Donald Trump a refusé de commenter et de confirmer ou non cette rencontre.

« Pas positif » ou « trahison », les journaux iraniens divisés

Avant ce démenti, les journaux iraniens étaient divisés sur ces révélations. “Bien que cette nouvelle et cette conversation ne soient pas officielles, elles peuvent être considérées comme le début d’une nouvelle voie dans la politique étrangère de notre pays”, a déclaré le quotidien Jomhouri Eslami, fondé après la révolution islamique de 1979. nomme Elon Musk dans son article mais évoque « une personne connue et influente proche de Donald Trump ».

« Rencontre cachée avec le représentant de Trump, naïveté ou trahison ? ! », s’interroge au contraire le très conservateur Kayhan, qui fustigeait les « négociations » avec les Etats-Unis, qualifiés de « régime terroriste ». Cette rencontre “montre que la voie (diplomatique) n’est pas à sens unique et que l’équipe diplomatique iranienne est sur la bonne voie”, s’est à l’inverse félicité le quotidien réformateur Ham Mihan, tandis qu’un autre journal sur le même ton, Shargh, y voyait également “une démarche positive”, tout en appelant à “ne pas exagérer sa portée”.

Les États-Unis et l’Iran, autrefois alliés proches, ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, peu après la révolution islamique qui a renversé la dynastie Pahlavi, soutenue par Washington. Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump a été l’architecte d’une politique dite de « pression maximale » contre l’Iran et a rétabli de lourdes sanctions, que l’administration Biden a maintenues. Le nouveau président a déjà annoncé la nomination d’un secrétaire d’État intransigeant à l’égard de l’Iran, Marco Rubio.

Alors que la guerre se poursuit au Moyen-Orient et que Téhéran est engagé dans un bras de fer avec Israël, soutenu par Washington dans ses offensives contre les groupes pro-iraniens du Hamas et du Hezbollah, l’Iran semble chercher à assouplir ses relations avec les États-Unis.

La semaine dernière, il a appelé Donald Trump à adopter une nouvelle politique à son encontre, notamment sur le nucléaire. « Les différends peuvent être résolus grâce à la coopération et au dialogue. (…) L’Iran n’a jamais quitté la table des négociations sur son programme nucléaire pacifique», a déclaré jeudi sur X Abbas Araghchi, le ministre iranien des Affaires étrangères.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :