Un Bavarois de 64 ans fait l’objet d’une enquête pour avoir prétendument publié des images et des slogans antisémites en ligne, mais aussi pour avoir prétendument insulté le vice-chancelier Robert Habeck dans un autre message.
Le parquet de Bamberg, dans le nord de la Bavière, a confirmé vendredi que l’appartement du suspect avait été perquisitionné, qu’une tablette avait été saisie et que le candidat des Verts à la chancellerie aux prochaines élections avait demandé aux autorités de poursuivre en justice une prétendue insulte à son encontre.
De quoi s’agit-il ?
Le suspect de 64 ans est accusé d’avoir publié une image de Habeck sur le site de réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter, plus tôt cette année.
Il a légendé la photo avec une phrase qui pourrait être traduite de plusieurs manières en anglais, l’une des options fortes étant « idiot professionnel » – le « Schwachkopf » allemand se traduisant littéralement par « tête faible ». L’homme semblait également essayer de faire allusion à une campagne publicitaire de la société de soins capillaires du même nom, Schwarzkopf Professional.
Habeck a autorisé les procureurs à poursuivre l’affaire pour l’insulte contre lui en délivrant ce qu’on appelle en allemand un « Strafantrag ». Cependant, cela diffère d’une plainte pénale déposée individuellement auprès des autorités chargées de l’application des lois, connue sous le nom de « Strafanzeige », et pourrait indiquer que les forces de l’ordre avaient d’abord invité ou demandé à Habeck de porter plainte. Les procureurs n’ont pas précisé qui avait contacté qui en premier.
Le résident de Bavière est également accusé d’avoir publié des images et des propos datant de l’ère nazie au début de l’année 2024. Selon les procureurs, cette publication pourrait avoir violé les lois allemandes contre l’incitation à la haine ethnique ou religieuse.
L’homme a été arrêté jeudi dans le cadre d’opérations policières à l’échelle nationale contre des propos présumés de haine antisémite en ligne.
Un ancien troll combat désormais les discours de haine
Le simple fait d’insulter un homme politique est-il illégal en Allemagne ?
En théorie du moins, n’importe quel responsable politique en Allemagne – depuis le chancelier jusqu’au niveau municipal – peut porter plainte contre des insultes publiques perçues, s’il pense qu’il peut démontrer une atteinte à sa réputation ou un impact sur sa capacité à remplir son rôle.
S’ils sont reconnus coupables, les auteurs risquent une amende ou jusqu’à trois ans de prison.
Ces « insultes » ne doivent pas être confondues avec des affaires de diffamation manifestement fausses, qui sont couvertes par une loi distincte et peuvent entraîner une peine plus longue pouvant aller jusqu’à cinq ans dans les cas extrêmes.
Une loi similaire protégeant les chefs d’État et les diplomates étrangers contre les insultes a fait l’objet d’un examen minutieux il y a plusieurs années lorsque le président turc Recep Tayyip Erdogan a tenté de l’utiliser pour poursuivre en justice de nombreuses personnes en Allemagne, dont l’éminent comédien Jan Böhmermann, pour des critiques formulées à son encontre.
Le tollé suscité par cette affaire a conduit à l’abolition de la loi, mais sa cousine qui protégeait les hommes politiques allemands est restée. Il a également été modifié en 2021, principalement pour le reformuler afin de préciser que les communications en ligne pouvaient également être éligibles.
msh/ab (AFP, afp)
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