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La libération de Georges Ibrahim Abdallah suspendue à un recours du Parquet national antiterroriste

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Georges Ibrahim Abdallah lors de son procès, au palais de justice de Lyon, le 3 juillet 1986. AFP

Georges Ibrahim Abdallah devra encore attendre quelques semaines, trois mois au maximum, pour savoir s’il est définitivement libéré par la justice française après quarante ans de détention. À la surprise générale, y compris de son avocat et de son comité de soutien, le tribunal de détermination des peines antiterroriste a ordonné, vendredi 15 novembre, la libération du prisonnier pour terrorisme, aujourd’hui âgé de 73 ans.

Cette libération aurait dû intervenir à partir du 6 décembre, mais le Parquet national antiterroriste (PNAT) a fait appel de la décision des juges de l’application des peines. Ces derniers n’ont posé qu’une seule condition à la libération de M. Abdallah : qu’il quitte définitivement le territoire français dès sa sortie de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Ce à quoi s’engage l’ambassade du Liban à Paris et ce que souhaite le prisonnier. L’appel du PNAT étant suspensif, le sort de M. Abdallah est une nouvelle fois incertain.

Arrêté en 1984 à Lyon, Georges Ibrahim Abdallah, fondateur des Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL), petit groupe marxiste libanais antisioniste et anti-impérialiste actif au début des années 1980, a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1987 pour sa complicité dans l’assassinat de l’attaché militaire américain Charles R. Ray, à Paris en janvier 1982, puis celui de Yacov Barsimentov, un Israélien diplomate, en avril de la même année. Il a également été reconnu coupable de complicité dans la tentative d’assassinat contre Robert Homme, consul général des Etats-Unis à Strasbourg, en 1984. M. Abdallah conteste les faits mais accepte ces agissements.

Lire l’enquête (2024) | Article réservé à nos abonnés Georges Abdallah, prisonnier à vie de la « raison d’État »

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Georges Ibrahim Abdallah est libre depuis 1999, mais ses dix précédentes demandes avaient échoué, notamment en 2003, lorsque le ministre de la Justice de l’époque, Dominique Perben, avait demandé au parquet de faire appel d’une première décision de libération, puis, en 2013, lorsque Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, a refusé de délivrer un arrêté d’expulsion à l’encontre de M. Abdallah, condition sine qua non fixée par les juges pour sa libération. Washington avait relayé, par la voix de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, auprès de l’exécutif français son souhait de le voir rester en prison.

Un détenu modèle mais sans remords

M.e Jean-Louis Chalanset, l’avocat de M. Abdallah, salue « une victoire juridique et une victoire politique ». Il reste cependant mobilisé du fait de l’appel. « Que le PNAT fasse appel n’est pas surprenant, puisqu’ils veulent qu’il meure en prison »a dénoncé l’avocat.

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