Laurent Wauquiez a dénoncé le « chantage » exercé par Bruno Bernard concernant l’installation d’un centre d’accueil à Écully. L’élu écologiste affirme en retour « appliquer la loi » et se dit prêt à laisser la compétence de l’évaluation des jeunes mineurs étrangers à l’Etat.
Laurent Wauquiez, désormais conseiller régional spécial pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, a dénoncé dans un entretien au journal local Progrès le “chantage” de la majorité écologiste à la métropole pour installer un centre d’accueil de jeunes migrants sur la commune d’Écully.
Critiquant, comme l’a fait le maire d’Écully, “manque de concertation” du côté du Grand Lyon, le député LR a souligné “Un véritable chantage exercé par le président de la Métropole de Lyon, via un membre de son cabinet, qui a expliqué au directeur de cabinet du maire d’Écully que si ce dernier ne se soumettait pas, il enverrait sur place des associations de squatteurs.” ». L’ancien président régional a indiqué qu’il » a saisi le ministère de l’Intérieur (Bruno Retailleau, ndlr)»sur le sujet.
C’est à l’Etat d’assumer cette responsabilité de l’évaluation des mineurs, et non aux départements
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon
Interrogé jeudi, Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon, a fait part de son incompréhension concernant les propos de Laurent Wauquiez. « Comment accepter qu’un élu si proche du pouvoir actuel puisse nous demander de ne pas appliquer la loi ? La réalité est que l’ouverture du centre prendra encore trois mois, ce qui nous coûtera 500 000 euros de nuitées d’hôtel, le tout dans un contexte où le gouvernement nous demande de faire des économies.a critiqué l’élu écologiste.
Ce dernier se dit prêt à discuter « sans tabou » avec le gouvernement pour « changer la loi sur l’accueil des soi-disant mineurs » : “Je dis publiquement depuis longtemps que c’est à l’Etat de prendre la responsabilité de l’évaluation des mineurs car le système actuel n’est pas efficace”.
Plus de 3000 demandes en 2024
Sébastien Michel, le maire LR d’Écully, s’oppose à la mise en place d’un centre d’accueil de 70 places destiné à l’accueil de jeunes mineurs étrangers, affirmant n’avoir été prévenu qu’en juillet lorsque la décision a été prise en février. Sans véritable recours – l’immeuble appartenant à la métropole –, il a décidé d’envoyer début octobre une longue lettre par courrier à ses habitants pour dénoncer « mépris, cynisme et brutalité » du président du Grand Lyon.
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Sur le fond du dossier, Sébastien Michel estime que le lieu choisi, un ancien bâtiment de l’école Cesi, ancienne école d’ingénieurs, est « trop loin du centre de la ville et des lieux où seront prises en charge les personnes accueillies ». De son côté, le Grand Lyon assure que le lieu, géré par Forum Réfugiés, est conforme à l’accueil des personnes. “Il servait aussi jusqu’au début de l’année à héberger des familles ukrainiennes”indiquait Lucie Vacher (EELV), vice-présidente chargée de l’action sociale et éducative, début octobre.
Depuis 2022, la métropole a vu le nombre de demandes émanant de mineurs étrangers passer de 1 100 en 2022 à 2 870 en 2023. Ce chiffre devrait dépasser les 3 000 en 2024. Le centre d’Écully devrait ouvrir ses portes en décembre prochain.
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