C’est une chute pour le moins spectaculaire vécue par Andy Kerbrat, député LFI de Loire-Atlantique, élu puis réélu en 2022 et 2024. Selon une enquête de Mediapart Publié le 15 novembre, le député a utilisé son avance de frais de mandat (AFM), une enveloppe financée par l’Assemblée nationale, pour retirer plus de 13 000 euros en espèces et couvrir des dépenses personnelles atteignant 25 000 euros. Ces fonds, censés financer ses activités d’élu, auraient servi à financer son addiction à des substances comme les cathinones, des drogues de synthèse associées à la pratique du chemsex.
Arrêté à Paris le 17 octobre alors qu’il achetait des stupéfiants, Andy Kerbrat a reconnu ses méfaits tout en niant que ces fonds aient directement financé ses achats illicites. ” j’ai fait n’importe quoi », a-t-il déclaré à Mediapartreconnaissant que ses dépenses avaient largement contribué à maintenir son style de vie. L’élu a affirmé avoir remboursé les sommes détournées grâce à l’aide familiale.
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Un combat public contre un combat privé
Andy Kerbrat, qui a cosigné une résolution en 2023 appelant à une stratégie nationale de prévention du chemsex, est aujourd’hui pris dans cette même pratique. ” Comme beaucoup de gays de ma génération, je suis passé d’une pratique occasionnelle à une pratique addictive », confie-t-il, expliquant que sa consommation s’est aggravée après le décès de sa mère biologique en 2022. Le jeune député, âgé de 34 ans, a également évoqué sa consommation fréquente de drogues pour « avoir » face à la pression de son mandat.
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Ces prises de médicaments ont eu des répercussions importantes sur son travail. En 2023, Le canard enchaîné a signalé son absentéisme à l’Assemblée, y compris une déduction de son indemnité pour absences en commission. L’épisode le plus marquant reste sa défection lors d’un meeting crucial sur les violences conjugales, où il était le seul représentant de LFI. ” Je pensais que je pourrais me sortir du pétrin dans lequel je m’étais plongé seul, sans aide extérieure. », a-t-il confié, décrivant un isolement renforcé par la honte et le secret.
Des questions sur la gestion de enveloppes parlementaires
L’affaire soulève également des questions sur la gestion des enveloppes parlementaires. Bien que contrôlées depuis 2017, ces dépenses ne sont vérifiées que de manière aléatoire. Ce manque d’encadrement a permis à Andy Kerbrat de détourner ses fonds sans être inquiété. Son compte AFM, crédité de 4 700 euros par mois, a toutefois plongé dans le rouge à hauteur de 8 000 euros en 2023, obligeant les prestataires à refuser les paiements.
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