Tout a commencé par une simple rencontre dans la rue entre Damso et un fan l’été dernier. Sans cette conversation impromptue, une de celles que chérit le rappeur, l’album « I Lied » n’aurait jamais existé. Croisé lors d’une promenade par l’artiste, ce passionné lui demande d’écrire de nouvelles chansons, se plaignant de sa rareté depuis la sortie de ses dernières chansons solo « Qalf infinity », réédition en 2021 de l’album « Qalf » sorti en 2020.
Un échange qui fait réfléchir l’artiste, lui qui n’est jamais loin des studios et qui travaille désormais en indépendant, comprend sans maison de disques. Cette liberté lui permet de sortir un album quand il le souhaite sans avoir à se soumettre à aucun plan marketing ni à aucune validation de l’industrie musicale. Trois mois après cette discussion inattendue, l’album sort le 15 novembre.
“J’avais l’impression d’avoir encore de l’énergie”
Alors avant de rentrer dans les détails de ce cinquième opus, attardons-nous d’abord sur son nom, « I Lied ». Ce titre ressemble un peu à l’humour. Contrairement aux titres de ces albums précédents, de « Ipséité » à « Lithopédion », pas de sens caché, mais plutôt un aveu. « J’ai menti » car Damso a annoncé à plusieurs reprises qu’il arrêtait sa carrière musicale, après avoir, selon lui, couvert le sujet.
Il le répète à qui veut l’entendre, il veut s’essayer à d’autres domaines, comme la mode ou le design. Dans cet état d’esprit, le rappeur de 33 ans avait alors annoncé à sa communauté, au printemps, que son dernier album s’appellerait « Beyah », et qu’il sortirait le 30 mai 2025. Ce qui en restait encore un. année à attendre. Et c’est de cette date dont les fans parlent constamment depuis. « Sérieusement, on va attendre aussi longtemps », disent-ils nombreux, notamment sur les réseaux sociaux.
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Damso retourne ensuite au studio ICP à Bruxelles (Belgique), « sa maison » sans trop savoir ce qui va en sortir, mais sans avoir un véritable album en tête. « Au bout d’un moment, je me suis dit que j’avais peut-être trop de sons pour un EP de seulement trois titres. (un mini-album). J’en avais déjà cinq, six, sept… Et j’avais l’impression d’avoir encore l’énergie d’en faire plus. Et finalement, j’ai réalisé que c’était un album. Mais j’ai annoncé que Beyah ce serait le dernier alors, dis-je, Tu sais quoi, je l’appellerai, j’ai menti. Le voici, comme ceci : j’ai mentic’est un album. »
Toute la palette du rappeur : pop, hip-hop, électro et lyrisme
Contrairement à ses habitudes, la conception de ce disque fut un éclair pour Damso. Un mois pour l’enregistrement, un autre pour le finaliser et c’est tout. Dans l’ombre, le fidèle artiste s’entoure de ses proches collaborateurs Jules Fradet, son ingénieur du son, Paco Del Rosso, son producteur. Ils créent ici onze titres percutants, d’une durée totale de 34 minutes.
Au générique, Damso montre quatre collaborations, dans quatre styles différents. Avec Angèle d’abord, il chante « Tout pour essayer », une chanson d’amour ultra efficace, l’un des morceaux les plus forts de cet album. Avec Kalash, il offre une pépite de ragga, tandis qu’avec Kalash Criminel, il livre une démonstration de force en matière de rap et couler à travers “Limbisa I” (renforcez-moi en Lingala, langue principalement parlée en République Démocratique du Congo).
Enfin, Damso invite Michkavie, son frère qui se dévoile, d’une voix grave et suave, sur “Mony”. La somme de ces morceaux entre pop, hip-hop, électro et lyrisme, met en valeur la palette du rappeur. Chacun trouvera son bonheur chez le Belge. Cette polyvalence fait de « I Lied », l’un de ses projets les plus intimistes, dans lequel l’artiste s’abandonne comme dans « Damsautiste » où il évoque sa personnalité que beaucoup comparent au syndrome autistique.
La pochette, portrait serré de son visage, le regard fixé sur l’objectif, en témoigne. En regardant cette image, on l’entend dire comme à la fin de l’album : « Bienvenue dans ma folie ».
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