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«Je fais marche arrière»… L’ambiance pesante attendue au Stade de freine l’enthousiasme des groupes de supporters des Bleus

Un retour au Stade de , où les Bleus n’avaient plus joué depuis juin 2023, qui ne sera pas la grande fête attendue. La salle dyonisienne sonnera creux, jeudi 14 novembre, pour la réception d’Israël en Ligue des nations, un match qui se déroule dans un contexte géopolitique et sécuritaire tendu. Seules 15 à 20 000 personnes rempliront les tribunes, avec une baisse notable de fréquentation parmi les sections supporters.

Quant aux Irrésistibles Français, section la plus nombreuse en nombre d’adhérents (2 500 en 2024), seuls 225 supporters seront présents jeudi, contre 1 300 au Parc des Princes en septembre pour France-Italie. « Je crois que nous n’avons jamais été aussi peu nombreux, sauf au début de la création de l’association »déplore Anne Costes, la vice-présidente. Pour elle, heureuse de retrouver le Stade de France, la déception a été totale. « J’avoue que j’y vais à contrecœur, pas tant à cause de l’aspect sécurité qui ne m’inquiète pas trop, mais à cause de l’ambiance dans le stade, qui ne va pas être festive ».

Des barrières seront également surélevées aux abords des tribunes pour empêcher les intrusions, et les cinq premiers rangs seront couverts. “Tout le monde dit que ce doit être un match normal, mais ils ne font rien pour que ce soit vraiment le cas.”observe-t-elle en pointant l’interdiction des sacs à dos et l’absence de consignes pour les déposer, ce qui rend difficile le déplacement des personnes depuis leur lieu de travail.

Cette ambiance moins festive est une des raisons qui ont poussé la section Bleus Passion à ne pas organiser le voyage depuis la Vendée. “Les billets sont nominatifs, on sait qu’il y aura beaucoup de contrôles, donc ce n’est pas l’ambiance conviviale qu’on recherche”souligne Benjamin Onillon. Le président de cette association de supporters s’est également étonné que le match se soit déroulé au Stade de France et en public : « Nous pensions qu’il y avait un risque d’annulation et de huis clos à la dernière minute, ce qui aurait généré notamment des frais d’annulation de bus, nous avons donc préféré ne pas organiser le voyage ».

« Quand nous venons en bus, nous sommes entre 40 et 50 personnes, et nous vendons une dizaine de places en région parisienne. Et là, je n’ai reçu qu’une seule demande spontanée, et à Paris personne ne nous a demandé de place.»

Benjamin Onillon, président de l’association Bleus Passion

sur franceinfo:sport

Pour les Corsaires, section de supporters dunkerquois, il n’y aura pas non plus de bus pour venir au Stade de France, mais un minibus, que devra conduire son président, Yannick Vanhée. « Nous serons douze, alors que d’habitude nous sommes presque une centaine pour les matches à Paris. A titre de comparaison, nous serons 65 à Milan dimanche soir pour Italie-France »il explique.

Quant aux autres sections contactées par franceinfo : sport, il n’est pas question d’un boycott politique de la rencontre, mais bien d’autres raisons se posent. «C’est tout un truc. Il y a le contexte sécuritaire, l’affiche qui ne fait pas rêver, l’équipe de France qui fait un peu moins rêver depuis le départ de certains joueurs, c’est un jeudi soir… Mais ce qui est surprenant, c’est que nous étions 30 à Budapest pour Israël-France, où nous avons été très bien accueillis”explique Yannick Vanhée, qui évoque également une baisse du pouvoir d’achat en fin d’année, “avec de nombreux membres qui ont déjà voyagé à l’Euro en Allemagne et aux JO”.

Dernière raison, et non des moindres évoquée par le Dunkerquois : la proximité de la date anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, qui ont touché le Stade de France. “C’est une date un peu compliquée, on ne l’aime pas beaucoup depuis 2015. Personne ne le dit vraiment, mais depuis plusieurs années, les matchs de novembre au Stade de France attirent moins”il maintient. « Il y a trois ans, il y avait un match le 13 novembre au Parc des Princes, et les gens qui étaient présents au Stade de France en 2015 ne voulaient pas venir. Aujourd’hui, organiser ce match au Stade de France, à cette date, pour cette affiche et dans ce contexte, je trouve ça mal choisi »supports Anne Costes.

Un match France-Israël décisif en qualification que les supporters veulent vite laisser derrière eux : « J’ai hâte que vendredi se termine, et surtout que mars revienne au Stade de France dans une ambiance moins pesante »concludes the vice-president of the Irrésistibles Français.

 
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