Ce mardi 12 novembre s’est tenue au Parlement européen l’audition de Stéphane Séjourné, ancien ministre des Affaires étrangères sous Emmanuel Macron, comme candidat au poste de commissaire européen à la Prospérité et à la Stratégie industrielle. Malgré les doutes soulevés sur ses compétences auxquels j’ai pu ajouter ma voix lors de son audition, Stéphane Séjourné sera bel et bien commissaire.
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Après qu’Ursula von der Leyen s’est opposée à la reconduction de Thierry Breton, l’ancien commissaire français, Emmanuel Macron, acquiesçant à cette offense contre notre pays, n’a recherché qu’un seul critère pour son candidat de remplacement : une soumission totale à lui-même. Le prix à payer pour ce mercato ? L’affaiblissement historique de l’influence française dans les institutions européennes. A Bruxelles, les observateurs ne s’y sont pas trompés : malgré son titre pompeux, Séjourné a hérité d’un portefeuille rétréci. Techniquement, il n’a qu’une seule direction générale, là où le portefeuille de son prédécesseur, Thierry Breton, en comptait quatre.
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Avoir proposé Stéphane Séjourné est uniquement la faute du prince. C’est le dernier caprice d’un président renié lors des urnes qui cherche, à travers lui, à conserver un peu de l’influence en Europe qu’il a perdue en France. En effet, rien ne qualifie Stéphane Séjourné pour ce poste. Aucune expérience en entreprise, encore moins dans le secteur industriel. Ce candidat de second choix a maintenu son style laborieux tout au long de son audition de l’après-midi devant les parlementaires européens. Pas un mot plus haut que l’autre. Ce n’est pas une idée nouvelle. Ce n’est pas un défi pour le programme de von der Leyen.
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Pire encore, son illégitimité professionnelle entre en concurrence avec son illégitimité politique. Lorsque Stéphane Séjourné était député européen, lui et son groupe politique soutenaient tous les textes du Green Deal – le fameux Accord vert – le dernier clou dans le cercueil de l’industrie européenne. En coulisses, il a été l’un des principaux artisans du texte catastrophique intitulé « Restauration de la nature » qui a jeté massivement à la rue nos agriculteurs désespérés il y a quelques mois. Lors de son audition, il a confirmé sa volonté d’accompagner les contraintes réglementaires insurmontables relatives aux émissions de CO2, qui sont prévues pour notre industrie automobile à partir de 2025 et dont profiteront les constructeurs chinois.
En bref, le socialisme mental et le déclin de l’écologie continueront de nuire à la stratégie industrielle européenne.
Rappelons que Stéphane Séjourné a également été membre d’un gouvernement qui a commencé par saboter soigneusement notre industrie nucléaire avant de rectifier tardivement et partiellement le cap tout en continuant de communier dans l’illusion du modèle énergétique tout vert. Face à lui, Stéphane Séjourné retrouvera M. Jørgensen et Mme Ribera Rodriguez, respectivement commissaire à l’énergie et commissaire à la transition propre, tous deux réputés pour leur opposition militante à l’atome. Quel poids aura-t-il pour leur résister ? Aucun. Qui, aux États-Unis ou en Chine, craindra son courroux au cœur de la guerre commerciale que se livrent actuellement les grandes puissances mondiales ? Personne.
Il nous a dit qu’il serait toutefois particulièrement investi pour garantir la parité hommes-femmes dans les conseils d’administration. Bravo, l’industrie européenne est sauvée !
Son illégitimité professionnelle rivalise avec son illégitimité politique
M. Séjourné devrait être en robe pénitente, devant les salariés de Michelin, devant nos constructeurs et sous-traitants automobiles, devant nos agriculteurs en détresse, devant les Français ruinés par le « quoi qu’il en coûte ». Au lieu de cela, il a eu l’audace de proposer aux parlementaires d’exporter leurs erreurs et leurs échecs dans toute l’Europe.
Après mon interrogatoire, Stéphane Séjourné m’a répondu que « la valeur n’attend pas le nombre d’années ». Il n’a visiblement pas compris ma question, je ne lui ai pas reproché sa jeunesse, je lui ai reproché son incompétence, je lui ai reproché d’être là pour les intérêts d’un seul homme et non pour les intérêts de notre pays.
Au Parlement européen, avec les élus d’Identité Libertés, j’entends continuer à me battre pour imposer une politique de réindustrialisation de nos nations. Puisque nous devrons évidemment nous passer du commissaire Séjourné, c’est avec notre groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), force pivot de la droite, que nous mènerons ce combat contre la Commission, étape par étape, texte par texte.
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