Le rendez-vous devait annoncer un vaste plan d’action pour mieux accompagner les agents de la métropole Rouen-Normandie et de la ville de Rouen atteints du cancer, ce 13 novembre 2024. Entre Octobre Rose et Movember, deux campagnes de sensibilisation aux cancers féminins et masculins, la date ne semble pas choisie par hasard.
Arborant une moustache appropriée pour l’occasion – signe de ralliement pour Movember – Nicolas Mayer-Rossignol, maire de la ville et président de la métropole, a détaillé une série de mesures, généralement placées selon lui sous le signe de « la bienveillance », pour lutter contre l’isolement qui peut frapper ceux qui souffrent de cette maladie. Et sensibiliser en interne aux agents d’accompagnement. Des groupes de travail sur la question seront constitués, des formations programmées et plusieurs conférences organisées sur ce thème. « C’est encore trop souvent un sujet tabou. Aux souffrances médicales s’ajoutent des difficultés psychologiques, émotionnelles et sociales”, note le député socialiste de 47 ans, ajoutant que “si parfois il faut s’isoler pour prendre le temps de se soigner, il est indispensable d’avoir le possibilité de reprendre votre activité si vous le souhaitez. A nous de faciliter ce retour à l’emploi.» Un protocole sera mis en place à cet effet les services des ressources humaines de chaque communauté.
Ce que Nicolas Mayer-Rossignol n’avait pas communiqué auparavant, c’est en revanche que cette rencontre était plus personnelle et l’occasion pour lui de révéler qu’il souffrait lui-même d’un cancer de la vessie. . « J’ai voulu le faire en toute transparence », affirme-t-il même s’il a attendu plus de deux ans depuis sa première opération en février 2022. « Nous sommes d’abord sous le choc, presque dans le déni du départ. Et puis après l’opération et un premier traitement, j’ai cru que c’était derrière moi. Si cela avait été le cas, je l’aurais probablement gardé pour moi. Deux récidives, suivies de deux nouvelles opérations, le convainquent de la nécessité de rendre publique sa maladie. « À ce jour, je n’ai aucune métastase. Pour le reste, je suis en bonne santé», écrit-il dans une lettre publiée sur ses réseaux sociaux ce mercredi matin. Sa maladie « ne l’a en aucun cas empêché de travailler ou d’agir pour la Ville de Rouen, sa Métropole et plus largement pour mon pays », insiste ce cadre du Parti socialiste, opposant déclaré au premier secrétaire Olivier Faure.
Une aura nationale qui lui a également valu de nombreux messages de soutien, comme celui de l’ancien président François Hollande qui vante X comme “un exemple de sincérité, de courage et d’engagement, qui donne de la force à ceux et celles qui luttent avec persévérance contre la maladie”. Ou encore celui de Raphaël Glucksmann. Plus localement, le maire centriste de Bihorel (Seine-Maritime), Pascal Houbron, en retrait depuis plusieurs mois en raison de sa maladie, a tenu à lui adresser un message d’espoir : « Nous en ressortirons plus forts et plus déterminés à poursuivre notre démarche personnelle. et activités optionnelles. »
Pour l’heure, Nicolas Mayer-Rossignol achève la dernière phase du traitement d’immunothérapie et sera sous surveillance dans les prochains mois. Et ce, depuis de nombreuses années. Pas de résignation à l’horizon toutefois pour celui qui affirme « n’avoir jamais été aussi déterminé à agir pour améliorer le quotidien des Rouennais ». Cependant, le doute plane désormais sur sa participation aux prochaines élections municipales de 2026, « trop loin pour s’y engager maintenant ». On se souvient qu’en 2013, alors qu’elle avait été désignée par l’UDI pour les élections municipales à Rouen, la centriste Catherine Morin-Desailly avait passé à côté « pour des raisons de santé ». Le temps nous dira si Nicolas Mayer-Rossignol pourra briguer un nouveau mandat.
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