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Louis Degnan Samka, victime des attentats, ou la musique comme thérapie

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Louis Samka, responsable de salle au café Bataclan, à Paris, le 18 novembre 2015. BRUNO FERT/PICTURETANK

Louis Degnan Samka a réalisé son souhait : réaliser un court métrage musical, intitulé Fantaisie, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, dont il joue et compose la musique. Nous l’avons rencontré il y a neuf ans chez sa mère où il vivait à l’époque, quelques jours après les attentats. Lors de l’attentat terroriste qui a causé la mort de 130 personnes, il travaillait à Café Bataclan. Il avait reçu une balle dans la cuisse gauche, qui n’a heureusement pas touché l’artère fémorale. Opéré le lendemain à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, il a de nouveau marché cinq jours plus tard. “J’ai eu beaucoup de chance, j’ai une bonne étoile”nous dit-il aujourd’hui.

Bien qu’il hésite à parler du trouble de stress post-traumatique (SSPT), il souffrait de« dépression passive, anxiété » peu après les attentats. “J’ai commencé à moins sortir de la maison, à voir moins de monde, avec parfois des visions de scènes où on se tirait dessus, mais sans vraiment se rendre compte que ça n’allait pas bien.histoire Louis Degnan Femelle. C’est une forme de combat où l’on est tellement déconnecté de la réalité, hors du temps. On se demande surtout pourquoi cela nous est arrivé. » Sa mère lui a donné le contact d’un psychologue. Il commence une thérapie en 2020. Le terme SSPT est inventé.

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« J’avais du mal à me considérer comme une victime, j’étais dans une sorte de déni, plutôt en mode survivant. » Son psychologue et son avocat l’ont encouragé à demander réparation. Ce n’est pas si simple. « Chaque année, nous sommes invités à assister aux commémorations, mais en même temps, j’ai dû avoir plusieurs expertises pour obtenir réparation, car mes blessures n’étaient pas physiques mais psychologiques…. »observe l’artiste.

“Je suis l’un d’entre eux et je ne les oublie pas”

Le procès des attentats du 13-Novembre, qui s’est tenu de septembre 2021 à juin 2022, l’a aidé. S’il a d’abord hésité à témoigner, « le fait d’extérioriser, de s’adresser aux terroristes… m’a aidé, et m’a permis de vraiment reconnaître le fait d’avoir été victime ». Témoigner peut aider certaines survivantes à mieux comprendre ce qu’elles ont vécu.

Composer, créer… sans aucun doute, la musique a tout pour plaire sauvé. Il dit qu’il avait déjà ce rapport d’exutoire avec le rap avant les attentats, « un moyen d’expression, un moyen d’exister aussi ». En 2015, il signe avec un label indépendant, puis se lance dans la production musicale et lance son propre label. “Malgré tout, j’étais un peu en mode survie, un peu en souffrance”» concède le trentenaire. Terminer en finale du Festival Emergenza en 2017, qui se déroule au Bataclan, constitue pour lui un tournant.

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