“Nous commencerons à partir de lundi.” Le président de la FNSEA, principale organisation syndicale agricole de France, a appelé mercredi sur France Inter à une mobilisation nationale. Arnaud Rousseau veut «attirer l’attention des pouvoirs publics“et demande”soutien« . “Nous serons dans tous les départements à partir de lundi pendant quelques jours, pour faire entendre la voix de la France lors du G20 au Brésil.», a-t-il déclaré, au moment où les secteurs agricoles du pays craignent une éventuelle signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Le patron du syndicat majoritaire de la profession appelle à l’action « dans tous les départements“contre l’accord qui”risque d’avoir des conséquences dramatiques pour l’agriculture« . “Nous ne sommes pas là pour embêter les Français. Ce que nous voulons, c’est attirer l’attention des pouvoirs publics», a assuré Arnaud Rousseau. Pour rappel, Mercosur est un projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et cinq pays d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). Il sera potentiellement signé lors du G20 au Brésil qui aura lieu les 18 et 19 novembre. Pour le président de la FNSEA, l’Europe ne doit pas être un «passoire” et “nous ne pouvons pas importer de produits qui ne répondent à aucune de nos normes ».
“Nous ne ciblons pas les autoroutes», a précisé le représentant du syndicat agricole majoritaire, ajoutant que l’objectif de cette mobilisation n’était pas «bloquer“est”mourir de faim” France. Il a ajouté que les actions prévues dans le cadre de la mobilisation seront détaillées plus tard dans la journée, lors d’une conférence de presse dans l’après-midi.
600 parlementaires français signent une lettre pour dire non au Mercosur
Mardi, plus de 600 parlementaires français (députés, sénateurs et députés européens), issus de plusieurs groupes parlementaires, ont adressé une lettre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour réitérer leur opposition au Mercosur. “Nous ne pouvons pas imaginer, Madame la Présidente, que vous puissiez prendre l’initiative d’un vote au Conseil et au Parlement contre l’expression démocratique de la quasi-unanimité des parlementaires français.», écrivent les élus allant du PCF aux sénateurs LR, en passant par le PS, les Écologistes, Renaissance, Liot, le MoDem, Horizons, et l’UDI, dans cette lettre à l’initiative du sénateur écologiste Yannick Jadot. Les députés LR, LFI et RN n’ont pas signé.
“On ne conçoit pas non plus que la Commission et le Conseil se rangent du côté de l’opposition de la France, grand pays fondateur de l’Union.», ajoutent-ils, prévenant : «Une telle situation générerait sans aucun doute une explosion démocratique dans notre pays déjà sous la menace politique d’un populisme anti-européen.« . La ministre de l’Agriculture Annie Genevard s’est dite dimanche convaincue que cet accord de libre-échange ne serait pas «non signé» à Rio de Janeiro. Dans cette lettre, les parlementaires rappellent le «fossé« qui existe entre les deux zones économiques, que ce soit en termes de normes environnementales, sanitaires ou de bien-être animal. Lequel”présente un risque grave pour la santé des consommateurs européens” et “constitue une concurrence déloyale pour nos producteurs agricoles« .
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