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En Chine, malgré la fête des célibataires, la dépression des petits commerçants face au ralentissement de la consommation et à la guerre des prix

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Sur le tapis roulant d’un entrepôt de JD.com, la deuxième plus grande entreprise de commerce électronique de Chine. À Pékin, le 11 novembre 2024. WANG ZHAO/AFP

Dans une pièce des étages supérieurs de l’immeuble Dayuan, un peu décrépit, marquée du panneau « Base de commerce électronique et de diffusion en direct »au nord de Canton, au sud de la Chine, Huang Yuepei fait le point sur ses affaires. On aurait pu s’attendre à une activité frénétique en cette période de fête des célibataires, les grandes soldes chinoises du 11 novembre. Mais à sa table à thé, il analyse la baisse des ventes de meubles en ligne : les consommateurs chinois n’ont certes pas disparu, le marché est profond, mais tout avance plus lentement qu’auparavant.

En l’écoutant, impossible de ne pas regarder l’imposante enceinte derrière lui, équipée d’un vidéoprojecteur intégré, de deux micros et d’une tablette pour choisir les chansons. « Comme on n’avait rien à faire, on s’est acheté une machine à karaoké pour passer le temps »» rit-il en sortant également des jetons de poker d’un tiroir. L’homme note que la demande des consommateurs est amorphe : « Les gens sont beaucoup plus attentifs qu’avant, c’est évident. »

Cette année, il a donc refusé de participer au Singles’ Day, un événement popularisé en 2009 par le géant du e-commerce Alibaba et qui est devenu, au fil des années, l’équivalent chinois du Black Friday aux Etats-Unis, soit une version des plus intenses. des ventes de janvier en . Il faudrait proposer des remises attractives pour attirer les consommateurs, mais il juge que les marges se sont déjà trop érodées : il n’arrive pas à suivre.

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Son voisin de la chambre numéro 509, Huang Yuanping, est venu nous rendre visite. Il fait le même constat. « Certains ont encore de l’argent, mais ils préfèrent le garder. Depuis [la crise liée au] Covid-19, les consommateurs sont plus prudents »dit-il en sortant une cigarette d’un paquet rouge illustré de la Cité Interdite.

Arpenter les couloirs de ce bâtiment où chaque bureau abrite une boutique en ligne, c’est comme prendre le pouls de la deuxième économie mondiale. Ci-contre, M.moi Gu, qui ne donne que son nom de famille, vend des vêtements pour femmes sur plusieurs plateformes, dont Taobao, le site d’Alibaba destiné aux petits commerçants, et Pinduoduo, connu en Europe sous le nom de Temu. Elle produit dans de petits ateliers à Canton. Son best-seller est une combinaison à un peu plus d’une centaine de yuans (environ 13 euros), explique-t-elle derrière son ordinateur. En traitant les commandes pour le 11 novembre, elle constate également que l’économie « tourne au ralenti ».

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