A 69 ans, Denzel Washington, l’un des acteurs les plus emblématiques de sa génération, est toujours en pleine forme ! Ce mercredi au cinéma, sortira Gladiateur 2de Ridley Scott, dans lequel il incarne l’empereur romain Macrin. Un rôle qui a créé la polémique, certains estimant qu’un empereur romain ne pouvait pas être joué par un acteur noir. Dans une interview que nous a accordée la star, Denzel Washington s’est montré agacé par ces oppositions entre « rôles noirs » et « rôles blancs », dénonçant le racisme systémique à Hollywood, malgré quelques progrès. Des mots plus que jamais d’actualité aujourd’hui…
Interview : Les années passent, mais vous incarnez des personnages en pleine forme !
Denzel Washington :Dis juste que je suis vieux ! Bref, j’ai encore 29 ans, donc je ne vois pas de quoi tu parles ! (Rires) En vérité, le temps me fait gagner…
Vous êtes une icône aujourd’hui. Mais avant de connaître la gloire, vous avez vécu des moments difficiles…
Oui, quand j’étais plus jeune, je n’arrivais pas à comprendre qu’il fallait travailler dur dans la vie. Alors j’ai bu du vin pour soulager ma douleur. J’étais tellement alcoolique que je cachais mes bouteilles dans mon bureau lorsque je travaillais à la Poste !
Comment en êtes-vous sorti ?
C’est à l’université, lors des cours d’été que j’ai dû suivre pour rattraper mon retard. On m’a demandé de faire un spectacle pour enfants. Quand j’ai quitté la scène, un de mes amis m’a dit que j’avais bien fait…
Et alors ?
Il n’en fallait pas plus : j’avais sous les yeux la réponse à mes années d’errance ! Et donc je me suis inscrit à des cours d’art dramatique. C’est grâce à la comédie et au cinéma que j’ai pu m’en sortir.
Votre enfance a-t-elle été difficile ?
Oui, très tumultueux. Quand j’étais enfant, j’étais souvent battu par des voyous. J’ai été victime d’intimidation par des enfants plus âgés que moi. C’était très dur et j’ai failli me tromper. C’est pour cela que j’ai éduqué mes enfants en leur disant de ne pas traîner dans la rue.
En parlant d’éducation, vous êtes un homme très religieux…
Oui, je vais régulièrement à l’église. Je fais souvent un don aux pauvres. Je crois très fort en Dieu et je pense que sa force est plus grande que celle du diable. Quand vous tombez dans le vice, vous nourrissez le diable. Satan se nourrit de la peur des hommes, c’est pourquoi il ne faut pas rentrer chez soi sans son gibier…
Tu es marié depuis longtemps (41 ans, NDLR.) et vous avez quatre enfants. Vous avez parlé à plusieurs reprises de l’importance des familles unies, notamment parmi les Afro-Américains…
Je crois que les enfants noirs ont encore plus besoin d’un père que les autres, car le monde est contre eux dès qu’ils entrent en contact avec le système. Ma famille représente tout pour moi et ma femme est mon héroïne. Elle a sacrifié sa carrière pour élever nos quatre enfants. Lorsque vous jouez toujours un rôle autre que le vôtre, le seul endroit où vous êtes sûr d’être réel est chez vous. J’ai parfois refusé de tourner pour pouvoir passer les vacances avec mes enfants.
Et que pensez-vous de l’attitude d’Hollywood envers les Noirs, malgré l’évolution de la situation ?
Le racisme existe toujours aux États-Unis, mais de manière plus subtile. Aujourd’hui, l’oppression est avant tout économique. Le monde est multiracial, mais Hollywood aimerait que les États-Unis soient une société blanche. Je ne supporte plus tous ces rôles noirs opposés aux rôles blancs. Il devrait y avoir des rôles. Indiquer.
Êtes-vous toujours un homme épanoui aujourd’hui ?
Oui. Vous savez, je vois tellement de souffrance autour de moi que je me sens vraiment béni. Tout ce qui était négatif dans ma vie est devenu positif. J’ai réussi à m’en sortir en gardant la tête haute et en priant. Maintenant, j’essaie de ne faire que de bonnes choses pour les autres et pour moi-même. Je n’irais certainement pas jusqu’à dire que je suis un saint, mais je m’efforce simplement de rendre les gens heureux de toutes les manières possibles.
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