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l’écriture, une arme pour trouver la paix

Il était l’un des invités les plus attendus des Rencontres Michel-Serres. Auteur de Leurs enfants après euxPrix ​​Goncourt 2018, Connemara publié en 2022 et plus récemment du recueil épistolaire Le ciel ouvert publié en 2024, nous avons discuté avec Nicolas Mathieu quelques minutes avant son apparition sur la scène du théâtre Ducourneau à Agen, le 9 novembre à 16 heures.

Vous venez d’un milieu modeste. Vous fréquentez désormais l’élite intellectuelle française. Où est ta place dans tout ça ?

Nicolas Mathieu: « C’est une bonne question, j’en parle régulièrement avec mon psychologue (rires). Je ne suis plus du tout du monde d’où je viens, et je ne serai jamais totalement du monde dans lequel j’ai abouti. Chaque fois que je suis dans l’un ou l’autre, je suis tenté de me faire l’avocat du diable en faisant entendre la voix de des classes moyennes aux élites, et faire entendre la voix des élites dans les pavillons.

Sommes-nous nécessairement en conflit avec nous-mêmes lorsque nous quittons la classe ?

NM : « Il y a un conflit intérieur auquel nous ne pouvons pas échapper. Chacun doit faire face à une culpabilité et à un héritage dont il ne sait que faire. Tout le monde est, à un degré ou à un autre, traversé par des antagonismes et des désirs concurrents. Pour ma part, j’essaie de résoudre tout cela par l’écriture.

Diriez-vous aujourd’hui que vous êtes en paix avec vous-même ?

Nouveau-Mexique : “Non. Mais j’ai cette chance de pouvoir transposer mes conflits, mes chagrins, de leur donner une forme.

Vous avez assisté au concours d’éloquence vendredi soir. Qu’avez-vous pensé de ces jeunes qui, un peu comme les personnages de vos livres, doivent se battre pour entrer dans les grandes écoles ?

NM : « Je suis particulièrement sensible à tout ce qui peut contribuer à produire l’égalité dans l’accès aux formations qui mènent le plus loin. Quand on naît dans une famille qui ne connaît pas les « codes », quand on ne sait pas parler, comment se comporter, quand on n’a pas acquis un certain type de culture, il y a un énorme obstacle à franchir pour accéder au cursus honorum de la République.

Cette semaine à Agen a eu lieu en avant-première le film adapté de votre livre « Leurs enfants après eux », réalisé par les frères Boukherma (de Port-Sainte-Marie). L’avez-vous vu ?

Nouveau-Mexique : «Je l’ai vu deux fois. J’ai été très ému. Il y a des moments à Cap Canaveral, comme la scène du 14 juillet, où ils chantent « How I love you » et où tout le monde regarde le ciel. On a l’impression de se voir, et de voir le pays tout entier. [les frères Boukherma] ont réussi à lier un arc narratif fort et un côté chronique où règne la langueur, où l’on sent le temps qui passe. Le film commence sur une base bavarde puis ça s’affine… Tout prend plus de sens.

 
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