Tout le monde ne sera pas présent à la marche parisienne contre la vie chère aux Antilles ce dimanche, mais les pensées iront vers les manifestants. Loin des regards, près du cœur. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le sentiment partagé par plusieurs sportifs ou anciens sportifs originaires des départements d’outre-mer, où le coût de la vie est de plus en plus cher, 40 % de plus qu’en métropole, en moyenne.
“Les gens n’ont pas à choisir entre un paquet de couches, un paquet de lait et un paquet d’eau”, s’insurge l’ancienne sprinteuse Maguy Nestoret, aujourd’hui conseillère haute performance à l’Agence nationale du sport. sport. C’est elle qui, en appelant vendredi soir Lilian Thuram et Marie-José Pérec, a initié ce mouvement sportif.
« Je leur ai demandé comment on pouvait montrer que le mouvement sportif était solidaire des Antillais. C’est de là qu’est née l’idée de publier un message sur les réseaux sociaux”, explique le Martiniquais, qui a posté sur Instagram un texte écrit avec le champion du monde 1998 et triple champion olympique en soutien au mouvement anti-vie. cher et la marche de ce 10 novembre.
Un message partagé à de nombreuses reprises par des athlètes comme Ronny Turiaf, Sandrine Gruda et Marcus Thuram. « Nous voulions montrer que même si nous n’étions pas tous présents physiquement, il y avait quand même cette solidarité. Et que le monde du sport n’est pas hors sol ! Tout le monde doit se sentir concerné», poursuit l’ancienne championne de France du 200 m, qui se réjouit de voir des sportifs pas forcément antillais relayer ce texte, comme Marie Patouillet ou Estelle Mossely.
« Les sportifs sont sensibles à ce qui se passe chez eux »
Si plusieurs sportifs antillais ou d’origine antillaise ont déjà publiquement affiché leur soutien au mouvement contre la vie chère, comme Thierry Henry sur le plateau de CBS Sports, Wendie Renard dans une interview ou encore Teddy Riner, c’est c’est la première fois qu’une union se crée entre des figures du sport antillais. « Les gens nous font part de leurs commentaires. Ils sont heureux de voir qu’ils ne sont pas seuls et que même si beaucoup ont réussi et sont à Paris, ils sont sensibles à ce qui se passe chez eux. Certains de leurs amis et membres de leur famille y vivent et sont soumis à ces prix tout simplement indécents. »
Manifestations pacifiques
Maguy Nestoret, qui a participé à la première marche à Paris, s’est rendue chez elle en Martinique la semaine dernière. « Le gouvernement doit prendre conscience de l’injustice sociale qui a lieu. Nous avons fait une autre marche, encore une fois pacifique, alors que les gens ici me disaient que c’était dangereux d’y aller », se souvient-elle.
« Même s’il y a des dégâts collatéraux, comme dans de nombreuses manifestations, les gens sont très calmes. Ils sont juste en colère. Mais ils ne demandent pas la charité. Ils veulent juste être considérés comme des Français à part entière, capables de faire leurs courses à des prix corrects”, poursuit Maguy Nestoret, qui sera à Denfert-Rochereau à 13 heures pour le début de la marche solidaire contre la vie chère. .
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