Assouplissement des procédures pour les installations classées (ICPE) et des règles sur les produits phytosanitaires, facilitation de la construction de réserves d’eau, requalification des contrôles environnementaux… Le projet de loi déposé le 1er novembre 2024 par deux sénateurs (Franck Ménonville, Union centriste, et Laurent Duplomb, Les Républicains) entend « libérer la production agricole des contraintes normatives », principalement environnementales.
Assouplir les règles sur les phytos
Le premier article de cette proposition « revient sur la séparation de la vente et du conseil des produits phytopharmaceutiques ». Les sénateurs estiment qu’elle « prive les agriculteurs des conseils des techniciens des coopératives commercialisant l’utilisation de ces produits et qu’elle rétrécit le bassin de professionnels siégeant au conseil d’administration des chambres d’agriculture ».
Les sénateurs souhaitent également réautoriser les néonicotinoïdes, conformément à la loi européenne ainsi que les « remises, rabais et ristournes » sur les ventes de phyto et la possibilité pour le ministère de l’Agriculture de suspendre une décision de l’Anses (Agence nationale de sécurité). santé) en termes d’approbation des produits.
Toujours sur la question des produits phytosanitaires, la proposition entend autoriser la distribution de pesticides par drone « lorsqu’elle présente des avantages évidents pour la santé humaine et l’environnement par rapport aux applications terrestres » et rendre facultatif le conseil phytosanitaire stratégique. . Cette dernière a été mise entre parenthèses l’hiver dernier suite aux mobilisations.
Procédures ICPE simplifiées
Dans le but de « simplifier la vie des éleveurs », la proposition envisage de relever les seuils de basculement pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Autorisation que les sénateurs souhaitent assouplir pour les bâtiments d’élevage, en l’accompagnant de procédures de consultation publique « plus souples » lors de la procédure ICPE.
Plus généralement, les sénateurs souhaitent renforcer les « obligations de motivation et de transparence des avis de l’autorité environnementale ». […] souvent utilisé par des tiers lorsqu’ils font appel contre des projets de construction ou d’extension de l’élevage.
Accès à l’eau
Face aux évaluations de récoltes ou de pertes de récoltes, les sénateurs souhaitent « mettre en place des moyens de recours efficaces » pour les contester.
Dans un geste également adressé aux céréaliers, le troisième titre du projet de loi aborde la gestion de l’eau. Les sénateurs entendent « faciliter les projets de stockage d’eau ». Ils proposent également « d’ajuster la hiérarchie des usages de l’eau » en ajoutant les usages agricoles parmi les usages prioritaires.
Concrètement, la proposition entend également « faire évoluer les schémas directeurs d’aménagement et de gestion de l’eau » pour prendre en compte les besoins agricoles. Elle souhaite revenir à la définition des zones humides avant 2019 (nécessitant à la fois la présence cumulée de terrains hydromorphes et de végétation hydrophile).
Requalifier certains contrôles
Enfin, les sénateurs proposent que l’OFB « privilégie » les contrôles administratifs « en cas de première infraction ou d’infraction ayant peu causé de dommages environnementaux », plutôt que judiciaires, « ces derniers ayant été jugés honteux ».
Le contrôle administratif unique ayant été annoncé par le ministre de l’Agriculture, les contrôles judiciaires requalifiés en contrôles administratifs entreraient alors dans le cadre du contrôle unique.
Le projet de loi devrait être débattu au Sénat le mardi 17 décembre 2024.
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