Cette prise de position du député LFI sur CNews intervient alors que Bruno Retailleau et Didier Migaud se rendent ce vendredi à Marseille pour dévoiler un ensemble de mesures pour éviter la « mexicanisation » de la France.
The France Insoumise MP from Marseille Manuel Bompard « milite pour la légalisation du cannabis » en France, a-t-il annoncé ce vendredi 8 novembre sur CNews. «Je plaide pour un changement de logique. D’abord, mettre fin à la politique d’interdiction (…) Je plaide également pour que les moyens policiers et judiciaires soient concentrés sur la police judiciaire, le travail d’investigation »il a ajouté.
Cette prise de position intervient alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Didier Migaud se rendent aujourd’hui à Marseille, en proie à la mafia DZ, pour dévoiler une série de mesures visant à éviter la « mexicanisation » de France. Un néologisme utilisé par le « premier flic de France » la semaine dernière alors que la France a connu successivement plusieurs drames liés au trafic de drogue à Rennes et Poitiers notamment.
« Ce que je regrette, c’est qu’on suive toujours la même logique, le même raisonnement, la même manière de faire qui ne produit aucun résultat. Ce que M. Retailleau annoncera s’inscrit dans la continuité de ce que M. Darmanin avait annoncé sous le gouvernement précédent.a critiqué le coordinateur national du parti de Jean-Luc Mélenchon.
«Ça ne marche pas et ça produit du drame au quotidien»
La plupart des mesures que les deux ministres présenteront proviennent des propositions de la commission d’enquête sur le trafic de drogue, incluses dans un projet de loi qui est sur le bureau du Sénat depuis juillet. Parmi ces dernières : la création d’un nouveau parquet national pour lutter contre la délinquance, le renforcement du statut des repentis pouvant changer complètement d’identité, le renforcement des peines visant le délit de corruption commis en bande organisée, la création de » des forces de l’ordre administratives pour détruire l’écosystème des trafiquants dans les quartiers ou encore l’accentuation des verbalisations des consommateurs.
« Vous pouvez continuer dans la même logique. Mais cela maintient nos policiers occupés à traquer les petits consommateurs au lieu de s’en prendre aux têtes de réseaux, au lieu de démanteler les réseaux du crime organisé. Vous pouvez continuer à attaquer les petits consommateurs, mais cela ne produit aucun résultat. En France, nous avons une des lois les plus répressives au monde et nous avons une personne sur deux qui a déjà consommé du cannabis (…) Ça ne marche pas et ça produit des drames au quotidien.a conclu le député.
Le cannabis, drogue la plus consommée en France
En France, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le cannabis est “de loin” la substance la plus consommée chez les 18-64 ans en 2023 : un adulte sur deux en a déjà fait l’expérience et leur consommation a « doublé » depuis 1992. Parmi eux, 3,4 % en sont des consommateurs quotidiens. La cocaïne est le deuxième produit illicite le plus consommé par cette même tranche de la population : moins de 10 %. Vient enfin l’extase (8,2%).
Qu’il s’agisse de cannabis, d’ecstasy, de cocaïne ou de toute autre substance psychoactive illicite, la consommation est un délit passible d’une peine maximale de 1 an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. – lit-on dans le Code de la santé publique. Et depuis 2019, une personne interpellée alors qu’elle consommait des stupéfiants ou en possession d’une petite quantité de drogue peut se voir infliger une amende forfaitaire de 200 euros prononcée immédiatement par la police, rappelle Santé publique France.
Rien de nouveau à La France insoumise
La position de Manuel Bompard n’est en réalité pas nouvelle. Dans son programme présidentiel en 2022, Jean-Luc Mélenchon prévoyait déjà de renforcer “drastiquement la police judiciaire” et de « légaliser la production, la distribution et la consommation de cannabis sous contrôle de l’État ».
Le candidat insoumis a également déclaré vouloir « affecter les recettes fiscales du cannabis à des programmes de lutte contre les addictions, notamment dans les écoles, et à une politique de prévention, de réduction des risques et d’aide à la désintoxication ».
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