Comme on pouvait s’y attendre, les messages « Yaël, complice » ; « Yaël, sors de là » ; Les graffitis « Israël meurtrier » sur les murs de l’usine de tabac n’étaient qu’un début. Vers 15 heures, ce vendredi 8 novembre, des dizaines d’étudiants se sont rassemblés devant la faculté Lyon 3 pour dénoncer la visite de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, accusée de soutenir la politique menée par Israël au Moyen-Orient en plusieurs mouvements de gauche. Ils ont d’abord manifesté dans la rue, avant de parvenir à pénétrer de force dans la faculté, où ils ont longuement scandé « Complice du génocide, sortez de nos facultés » en brandissant des drapeaux palestiniens.
Selon le syndicat étudiant de l’Uni, plusieurs dégâts auraient alors été commis. Leurs locaux auraient été cambriolés et saccagés. L’eau et l’électricité auraient été coupées. Et plusieurs cours ont été interrompus avant que la police ne parvienne à évacuer les manifestants.
“J’étais prêt à discuter avec eux”
Lorsque Yaël Braun-Pivet arrive vers 17h30, il ne reste plus qu’une poignée de manifestants. Tenus à l’écart par un important dispositif de sécurité, ils n’ont pas perturbé l’arrivée de la députée au perchoir depuis 2022. Ni sa participation à une conférence avec les étudiants de l’association Poli’Gones.
Mais cette dernière s’est montrée affligée par les événements de la journée : « Il est particulièrement dommageable que certains préfèrent l’invective et l’obstruction plutôt que le dialogue. J’étais prêt à parler avec eux s’ils le voulaient. Depuis que je suis en politique, j’essaie d’avoir des positions nuancées, d’entrer dans la complexité des choses, mais je constate que c’est de plus en plus compliqué de le faire dans le débat public. Mais il n’est pas question d’abandonner. C’est pourquoi j’ai souhaité maintenir ma présence à l’université. J’aurais trouvé cela très grave dans notre démocratie si je n’avais pas pu le faire. »
«Son courage fait honneur à la République»
Yaël Braun-Pivet a reçu, lors de la soirée, le soutien de plusieurs élus. A commencer par celle de son homologue au Sénat Gérard Larcher : « Ces images me font honte, elles nous font honte : les universités et la France. J’adresse tout mon soutien à Yaël Braun-Pivet qui, avec courage, a choisi de ne pas baisser les bras. » Laurent Wauquiez a également eu un mot pour son président dans l’hémicycle : « Son courage fait honneur à la République, qui ne doit rien céder face à cette idéologie de haine. » Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a de son côté dénoncé « une insupportable dérive fasciste. »
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