News Day FR

Quand Xavier Yvon et sa fille marchent sur les traces de Taylor Swift à travers les Etats-Unis

Le 15 septembre, Donald Trump publiait sur son réseau social (Truth Social) : «Je déteste Taylor Swift!» » En majuscules. Quatre jours auparavant, la superstar avait exprimé son soutien, en vue de l’élection présidentielle, à la candidate démocrate, Kamala Harris. Et la chanteuse a pris soin de joindre à son message un lien pour s’inscrire sur les listes électorales. Dans les vingt-quatre heures qui ont suivi, 400 000 personnes s’y sont connectées contre 30 000 habituellement par jour. Si le phénomène Taylor Swift ne nous surprend plus aujourd’hui, encore faut-il le comprendre. C’est le défi relevé par le journaliste Xavier Yvon et sa fille de 13 ans, Sacha, qui ont entrepris un road trip de dix jours à travers les Etats-Unis. Ensemble, ils créent un excellent podcast en six épisodes avec la combinaison parfaite : la fraîcheur de Sacha est contagieuse, leur relation père-fille est touchante et leur parcours est instructif.

L’adolescente et son père font un premier arrêt à Nashville, pour se rendre au Blue Bird Café. C’est dans ce lieu intimiste, doté de seulement 86 places assises, que la carrière du chanteur a été lancée en novembre 2004. « Elle chantait au milieu de la salle aux côtés des musiciensexplique le directeur des lieux. Après sa prestation, Scott Borchetta lui propose de rejoindre son projet Big Machine Records. » Sacha reste stupéfait : «Je ne peux pas imaginer qu’elle était là. » Sur la route, Xavier Yvon montre à sa fille l’affiche du musée Johnny Cash. “Bien? Il est super moche”répond-elle avant de demander de qui il s’agit. Son père proteste et répète : “Qui est Johnny Cash?” À côté de lui, Taylor Swift est une poubelle. » Malheur. Sacha prend son expression la plus piquante et dit : «Eh bien, faites un podcast Johnny Cash alors. »

“Sa carrière a bousculé le marché de la musique”

Suite à leur parcours, le journaliste et sa fille se sont entretenus avec Stéphanie Burt, professeure à Harvard qui a initié un semestre d’enseignement intitulé « Taylor Switft et son nom ». Le professeur explique que l’étoile est un bon moyen de faire découvrir d’autres auteurs : “Si vous donnez un cours sur Taylor Swift et consacrez une journée à l’œuvre d’Alexander Pope, vous multiplierez par cinq, voire par dix, le nombre d’étudiants qui auront lu Pope”car ils sont très nombreux à être inscrits dans cette matière. Et un journaliste de Le Wall Street Journalrencontré plus tard au cours du voyage, dit que Taylor Swift avait d’une manière ou d’une autre « prédit » le phénomène des quickies. « Elle avait prévu l’évolution de la culture des fans. Sa carrière a bouleversé le marché de la musique, notamment lorsqu’elle s’est battue contre l’industrie musicale et le streaming gratuit sur les plateformes. »

Ce podcast est polyvalent : il permet d’apprendre en s’amusant. L’auditeur devient une oreille discrète dans cette relation père-fille. Il est facile de voyager avec eux, de participer à leurs diverses rencontres et de comprendre en leur compagnie l’un des phénomènes culturels et populaires les plus significatifs de notre époque.

Taylor Swift, le monde, ma fille et moi, Inter

Plus proche de ceux qui créent

Humanité a toujours revendiqué l’idée que la culture n’est pas une marchandiseque c’est une condition de la vie politique et de l’émancipation humaine.

Face aux politiques culturelles libérales, qui fragilisent le service public de la culture, le journal fait état de la résistance des créateurs et de l’ensemble des personnels culturels, mais aussi de la solidarité des publics.

Des prises de position insolites, audacieuses et singulières sont la marque des pages culture du journal. Nos journalistes explorent les coulisses du monde de la culture et la genèse des œuvres qui font et bousculent l’actualité.

Aidez-nous à défendre une idée ambitieuse de la culture !
Je veux en savoir plus !

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :