Le football est peut-être l’un des espaces où l’homme sait être le plus inventif. Prenez Martin. Un type bien, professeur contractuel à l’UBO et fan total de Zefs. Comme beaucoup d’autres, il a coché la case Prague lors du Tour européen du Stat’, ce mercredi 6 novembre 2024, pris les billets, réservé un hôtel. Il a dû quitter Nantes et, comme les autres, il n’a pas quitté Nantes. « Nous étions quatre et nous y avons réfléchi » le soir venu, le nez dans l’eau, non loin du tarmac nantais. Dix heures plus tard, les quatre ouvriers du gaz étaient à Bruxelles, la voiture entreposée chez les Belges, dans un avion à destination de Prague. Pas beaucoup de sommeil mais peu importe. “En arrivant à Prague, nous nous sommes demandés si nous allions aller à l’hôtel prendre une douche et dormir un peu, ou si nous allions nous arrêter pour boire une bière.” Un dilemme rapidement résolu.
Les quatre amis sont originaires de Cléder et des environs, deux travaillent à Nantes, un à Rennes et un à Brest. Mais ils ont le même maillot, celui qui est encore exposé massivement ce jeudi 7 novembre près du pont Charles à Prague, notamment vers la « Place de la Vieille Ville », point de ralliement occasionnel des supporters du ZEF, qui perdure encore aujourd’hui. « Il y a des bars et des restaurants tout autour. C’est là que nous sommes partis mercredi soir, certains avaient pris des canettes. Il faut dire qu’il faut marcher un peu et ça monte. La déshydratation n’est jamais loin. Après ? Après, ce sont des souvenirs qui feront dresser les cheveux au garde-à-vous, si l’on excepte l’entrée du stade, « où j’ai été plus massé que ressenti. C’était une expérience amusante. Dans le bazar de la mémoire qui suit l’expérience unique de la capitale tchèque, « l’explosion » après le but de Fernandes, le sentiment « que nous seuls étions entendus dans ce stade », l’autre de « voir l’équipe marcher sur l’eau » et “la minute d’angoisse après le but du Sparta”.
Communion en soi
Martin a surtout vécu ce que le spectateur ordinaire peut à peine imaginer. « Une demi-heure de temps de communion totale. Les joueurs étaient devant nous, le staff dans une autre partie du stade et on chantait partout. L’ambiance était absolument délirante, nous étions comme une unité”, disait-il au lendemain de la victoire de Stat’. Elle n’est pas tombée au retour, dans cette ville qui a pour tradition de servir la pinte en version litre pour environ cinq dollars. Et une fois sur la place dédiée, rouge, blanc, rouge et blanc, partout, tout le temps. « Il n’y a eu aucun incident. Il faut dire que les Tchèques que nous avons rencontrés étaient des supporters du Slavia. Ils étaient particulièrement heureux de la défaite de Sparte.»
Une demi-heure de temps de communion totale. Les joueurs étaient devant nous, le staff dans une autre partie du stade et on chantait partout.
Putain de karma
Pour Martin et ses amis, la fête n’a pas duré longtemps. Le corps a ses raisons que la raison n’ignore pas, comme celle de la précédente nuit blanche en voiture entre Nantes et Bruxelles. A 2 heures du matin, le petit bonhomme abandonne en se disant qu’il va rester quelques jours à Prague avec ses amis. Avant de retourner à Bruxelles pour récupérer la voiture. Le karma implique certains sacrifices.
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