Jeudi 24 octobre, à l’Élysée. A l’heure du déjeuner, Bruno Le Maire prévient Emmanuel Macron et les dirigeants de son camp. “Si je suis lynché, vous serez lynchés derrière”, lance celui qui fut pendant sept ans le grand financier du pays. Un avertissement, avant son audition ce jeudi par la mission d’information du Sénat sur le dérapage colossal des finances publiques ? « Plutôt une réalité », confie un témoin de la scène. Il s’adresse à toute la Macronie, qui est dans le même bateau. » Coupable de toute opposition – et d’une partie de son camp –, épuisé par les critiques, l’ex-patron de Bercy est bien décidé à rendre les coups.
« J’assume toutes mes responsabilités. Il faut, face au torrent de mensonges et à la brutalité des accusations, rétablir les faits au scalpel», confiait récemment l’ancien ministre de l’Économie et des Finances à un ami. Il a préparé avec soin : les documents sont imprimés, les chiffres stabilisés ; ses proches ont été consultés. Les commissions parlementaires reviendront “comme un boomerang pour tous ceux qui donnent la leçon”, songeait-il le 15 octobre, devant des députés fidèles qu’il avait réunis pour le déjeuner.
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