En Pologne, tout le monde n’est pas déçu du résultat des élections américaines, loin de là. Le président Andrzej Duda, issu du parti ultraconservateur Droit et Justice (PiS) et en cohabitation houleuse avec la coalition démocrate dirigée par Donald Tusk, n’a pas attendu les résultats officiels pour féliciter chaleureusement Donald Trump. « Vous avez réussi ! » »s’est-il enthousiasmé sur le réseau social X, mercredi 6 novembre. Le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a également déclaré qu’il ” heureux “ de ce résultat.
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En vue de l’élection présidentielle de mai 2025, la victoire du candidat républicain redonne espoir au PiS, qui en avait fait un partenaire privilégié, voire exclusif lorsqu’il était au pouvoir de 2015 à 2023. En difficulté dans les sondages, le Le parti de Jaroslaw Kaczynski espère faire de « l’union des conservateurs » des deux côtés de l’Atlantique un discours porteur de sens, en dénonçant les réticences ouvertes que les libéraux polonais ont toujours affichées à l’égard de Donald Trump.
Depuis son entrée en fonction en décembre 2023, le Premier ministre Donald Tusk multiplie les attaques contre le candidat républicain, allant jusqu’à plaisanter sur ses déboires judiciaires. La page est tournée. «J’attends avec impatience notre coopération au profit des nations polonaise et américaine»a-t-il commenté mercredi. Le 2 novembre, il écrit sur X : « Certains disent que l’avenir de l’Europe dépend des élections américaines, alors qu’il dépend avant tout de nous. (…) Quelle que soit l’issue, l’ère de l’externalisation géopolitique est révolue. »
Meilleur étudiant de l’OTAN
C’est le message qui prévaut parmi les responsables polonais depuis l’annonce des résultats des élections américaines. « L’Europe doit de toute urgence assumer davantage de responsabilités quant à sa sécurité, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski. En matière de dépenses militaires et de décisions en matière de politique migratoire, la Pologne fait déjà ce que nos alliés commenceront bientôt à faire. (…) La Pologne sera un leader dans le processus de renforcement de la résistance de l’Union européenne. »
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Le pays bénéficie à cet égard d’un argument de poids : un budget de défense porté à plus de 4 % du PIB depuis le début de la guerre en Ukraine, et plusieurs dizaines de milliards d’euros investis chaque année pour la modernisation de ses forces armées. Cette position de « meilleur élève » de l’OTAN donne à Varsovie une carte à jouer vis-à-vis de l’industrie de défense américaine ainsi que du prochain locataire de la Maison Blanche. « Je suis sûr que nous aurons de multiples opportunités pour trouver de nouveaux projets communs pour renforcer notre coopération. », a écrit le ministre de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz dans sa lettre de félicitations à Donald Trump.
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