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un nouvel avertissement pour les démocraties occidentales

Le succès de Donald Trump, mercredi 6 novembre, sonne comme un avertissement pour les démocraties occidentales. Hormis Vladimir Poutine, Benjamin Netanyahu et Viktor Orban qui en rêvaient, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche était le cauchemar de la plupart des dirigeants des démocraties occidentales. C’est devenu réalité.

Ce retour en force illustre la remise en question de notre modèle démocratique par une part croissante d’électeurs qui cèdent à l’attrait de dirigeants forts et populistes. Même lorsqu’ils remettaient en question la règle commune, celle de l’élection, comme l’a fait Donald Trump lors de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Dans ce résultat il y a de nombreuses spécificités liées à la vie politique américaine, mais il faut aussi noter des points communs évidents. avec l’évolution de nos sociétés de ce côté-ci de l’Atlantique.

Il existe une double fracture de plus en plus profonde, territoriale d’abord, entre les grandes villes d’un côté et les zones rurales et les villes petites et moyennes de l’autre ; Clivage sociologique donc, entre les élites, intellectuelles, culturelles et diplômées d’un côté, et les classes populaires et sans diplômes de l’autre qui ont tourné le dos à la gauche. Le désastre de Kamala Harris illustre l’impuissance des progressistes à panser ces fractures et donc à combattre le populisme. Plutôt que de répondre aux attentes sociales et identitaires des classes populaires qui se sentent abandonnées par le sommet, cette gauche coupe la société en tranches et adopte une approche communautaire. Elle y ajoute parfois une pointe de condescendance, par exemple en traitant l’adversaire comme “fasciste”comme l’a fait Kamala Harris. Au fond, la candidate démocrate, une femme de la côte Ouest, venue d’une Californie privilégiée, a répété, huit ans plus tard, les erreurs d’Hillary Clinton, une femme de la côte Est incarnant les élites new-yorkaises. Jusqu’à bénéficier jusqu’au bout du soutien des stars du show-biz, de Taylor Swift à Lady Gaga.

En revanche, l’inflation et l’immigration ont fait la victoire de Donald Trump. La tribune populiste a porté un grand récit fédérateur, le « Rendre sa grandeur à l’Amérique »ce qui lui a permis de progresser dans toutes les catégories, y compris les minorités latino-américaines et afro-américaines également soucieuses de sécurité et de pouvoir d’achat. Du Brexit à la victoire de Giorgia Meloni en Italie, ces mêmes recettes font également le succès de l’extrême droite presque partout en Europe.

La victoire de Donald Trump est donc une aubaine pour Marine Le Pen, pour moquer les sondages ou les médias encore une fois incapables de mesurer l’ampleur de cette vague populiste. Mais contrairement à 2016, elle ne l’a pas soutenu. Sans doute parce que côté style, il y a plus de trumpisme dans la violence verbale de Jean-Luc Mélenchon, ses insultes envers les journalistes, sa volonté de « tout entrer en conflit ». Depuis des mois, Donald Trump ne cesse de se radicaliser. Son triomphe est aussi un désaveu de la stratégie de « diabolisation » de Marine Le Pen.

 
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