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A La Seyne, la réponse syndicale se prépare au sein du groupe Auchan

Dans le minuscule local partagé par les quatre syndicats de l’hypermarché Auchan de La Seyne, Jean-Paul Barbier, le délégué syndical CGT, est en visioconférence avec les représentants CGT de tous les magasins de , ce mercredi après-midi, jour après l’annonce d’un plan de restructuration portant sur 2 400 postes du comité central social et économique (CSE). Objet de la réunion ; débriefer sur les CSE qui se sont tenus partout le même jour et surtout préparer la riposte.

Ce qui débutera par la demande d’expertise en matière d’aides publiques. « Nous voulons nous assurer qu’ils ont bien servi au développement de l’emploi et de la formation » souligne Gérald Villeroy, délégué syndical du commerce Auchan France. Il suffit de dire que les syndicalistes en doutent. « Notre magasin a reçu 700 000 € au titre du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NDLR) et nous n’avons pas eu d’embauches permanentes en retour, seulement des renforts occasionnels »témoigne un représentant de l’hypermarché Saint-Loup à Marseille. Selon le centre, le chiffre d’affaires des effectifs, au niveau national, est de 26 % dans le groupe Auchan.

“On le voit bien, tous les mois il y a des départs qui ne sont pas remplacés”assure Jean-Paul Barbier. Mais si le Premier ministre a lui-même évoqué ce mercredi la question des aides publiques dont a bénéficié Auchan, le nœud du problème sera sans doute aussi celui de la stratégie économique.

Erreurs stratégiques

Là aussi la CGT envisage une expertise, tandis que la CFDT évoque la possibilité d’une alerte économique. « Les 20 dernières années ont été ponctuées d’erreurs stratégiques. Nous ne nous sommes jamais alignés sur les tarifs des indépendants, sans parler des caisses automatiques que nous dénoncions depuis le début. Démarches inconnues (principalement à cause de vols, NDLR) est passé de 70 millions d’euros en 2021 à 138 millions d’euros, soit plus de la moitié des économies que le directeur général Guillaume Darrasse a annoncé vouloir réaliser. S’ils nous avaient écoutés sur ce sujet, nous aurions sauvé la moitié des emplois menacés aujourd’hui.» explique Didier Ganovelli, délégué syndical CFDT au CSE central et élu de l’hypermarché de Martigues, également sur le pont au lendemain des annonces de la direction.

L’élu craint également le placement en gestion locative des anciens magasins Casino tout juste rachetés par Auchan. « Pour l’instant nous faisons partie d’une société appelée A320 mais pas encore intégrée au groupe. D’ici trois ans – sa durée de vie – nous saurons si les magasins sont intégrés ou passés en franchise ou en location-gestion” témoigne un élu CGT de cette nouvelle branche de la galaxie Auchan, également par visioconférence.

Taux de marge de 25 %

En attendant, les salariés ne savent pas vraiment ce qui les attend. Certains métiers, comme celui de conseiller commercial en matériel, ou encore de responsable sécurité, vont disparaître. Les personnels concernés se verront proposer un nouveau poste dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi qui sera négocié à partir de fin novembre. La CGT a déjà annoncé qu’elle ne le signerait pas.

La priorité des représentants du personnel est de faire la lumière sur les « erreurs stratégiques » commis par les directions successives. Comme celle vécue par Greg Bartoloméi, élu et délégué syndical CFDT à La Seyne, justement conseiller commercial. “Le groupe refuse depuis des années les primes aux vendeurs, même si nous introduisons beaucoup de contrats d’assurance par exemple.” De quoi démotiver. Les syndicats pointent aussi l’ultra-polyvalence, qui nuit à la qualité du travail, et “un taux de marge de 25%”en décalage avec le pouvoir d’achat des consommateurs. Si les syndicats s’attendent à des négociations difficiles, ils comptent bien obtenir des réponses.

 
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