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“Kamala Harris ne pouvait pas gagner, Trump c’est John Wayne !”, déclare le scénariste-réalisateur Philippe Labro

Récupérée lors de la séance de maquillage de son émission culturelle L’Incontournable au Labro diffusé mardi prochain sur C8 avec notamment Pierre Assouline, le scénariste-réalisateur prend le temps de faire une pause pour entrevoir les perspectives de cette nouvelle ère Trump à la lumière d’une Amérique qu’il chérit en exégète et qui lui sert autrefois d’ailleurs. encore une fois un fil conducteur dans l’intrigue de son nouveau roman captivant, Deux vrilles sur la 5ème Avenue édité par Gallimard.

Votre formule « En politique, l’inattendu est toujours au coin de la rue » est-elle vraie aujourd’hui ?

Non, car d’une certaine manière cette élection était attendue. Plusieurs raisons à cela. Kamala Harris arrive trop tard. Dans certains États américains, son prénom n’était même pas connu… Sa campagne a été moyenne, les obstacles nombreux… Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Trump est en campagne depuis près de quatre ans alors que son visage envahit l’espace américain depuis vingt ans ! Il est l’homme le plus célèbre des États-Unis. Ses déboires juridiques et autres n’ont pas suffi face à cette popularité. Dans ce contexte, Kamala Harris ne pouvait pas s’imposer.

Le côté imprévisible de sa personnalité est-il apprivoisé ou est-ce le retour du Trump du 1er mandat ?

Je pense que ce sera un autre Trump. Sans doute encore plus radical, mais mieux entouré. La Fondation du patrimoine a travaillé sur ce mandat. La personnalité ne change pas. Il a ce charisme, mais le caractère éruptif demeure. Il est possible, malgré tout, que l’expérience et la préparation à cette réélection aient produit, sinon un semblant de sagesse, du moins un peu plus de pondération et d’équilibre… La vérité est qu’on ne sait pas ce qui nous réserve !

Que dit cette élection sur la société américaine en 2024 ?

Cela met en évidence sa fracture. Il y a l’Amérique « profonde », celle des non-diplômés, etc. C’est désormais elle qui prédomine. Pour ces gens-là, Trump représente le pouvoir, la réussite, l’insolence, le sang-froid total, la capacité de rebondir sans cesse… Il a aussi ce langage corporel. Il impressionne. Ils se reconnaissent en lui. Il n’y a rien de plus « américain ». C’est John Wayne !

Droit à l’avortement, femmes, minorités… L’inquiétude est-elle justifiée ?

Il y a lieu de se poser des questions. N’oublions pas qu’il a déclaré que s’il était réélu, il serait un « dictateur » dès le premier jour. Cela veut dire qu’il voudra imposer son point de vue et celui de ceux qui le soutiennent comme les évangéliques…

Les gens vivront-ils « mieux » sous Trump en termes de pouvoir d’achat ?

Nous verrons. Il faut quand même noter une chose, avec son élection les marchés ont grimpé instantanément. Le dollar s’est renforcé… Wall Street et le grand capital américain étaient derrière ! Si l’Amérique est fracturée, en revanche l’économie, la puissance militaire, l’influence ou la richesse inventive et productive de ces « États désunis » se portent très bien !

Son côté « bulldozer » va-t-il changer la donne dans les deux conflits actuels ?

Tout dépend de la relation qu’il entretient avec Poutine… Je ne me permettrais pas de dire que c’est entre ses mains… On verra ! En tout cas, on voit que Netanyahu est ravi d’être réélu. Même Zelensky l’a félicité. En fait, ils lui font tous la cour ! (rires) Mais pour en revenir à la Russie, politiquement, le retour de Trump signifie que ce que Poutine appelle le « Collectif occidental » en ressort affaibli. L’autre gagnant de cette élection est Poutine !

 
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