La vice-présidente aspirait alors à devenir la première femme présidente des Etats-Unis, et ainsi venger l’échec d’Hillary Clinton en 2016. Mais elle n’a pas réussi à fédérer suffisamment d’Américains autour de sa personne pour faire chavirer une nation où subsiste ce plafond de verre. empêcher les femmes d’accéder aux plus hautes fonctions. Les Américains ne se sont pas livrés à la Kamalamania comme ils l’ont fait avec Barack Obama pour propulser le premier président noir à la tête de la Maison Blanche.
Et pourtant, Kamala Harris semblait armée pour réussir son pari audacieux, symbolisant l’Amérique du XXIe siècle, notamment en raison de ses origines puisqu’elle est la fille du Jamaïcain Donald Harris et de l’Indienne Shyamala Gopalan. Mais celui qui, de son propre aveu, « visait la lune pour y planter son drapeau aura explosé en plein vol comme la fusée SpaceX Starship d’Elon Musk qui a œuvré tout au long de la campagne pour ramener Donald Trump à la Maison Blanche ». .
Au final, ce n’est peut-être pas tant le fantasque ex-président qui a gagné, mais Kamala Harris qui a perdu. En ne fédérant pas autour de sa personne et de son programme, certains des votes qu’elle a récoltés ne sont rien d’autre qu’un pur rejet de Donald Trump. Insuffisant. Sa mission première était de rallier le vote des femmes et des minorités, mais elle n’a tout simplement pas réussi.
Ce qui était censé lui donner la victoire, c’était le vote des femmes et des Latinos. Mais, malgré les propos scandaleux de Donald Trump à l’égard des Portoricains qu’il a qualifiés de « poubelles », cela n’a pas recueilli un soutien suffisant dans ces communautés.
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De son côté, Donald Trump n’a pas hésité à montrer ses muscles pour convaincre les électeurs que le poste de président n’est pas féminin. Le Républicain s’est en effet appuyé sur des codes virilistes et toute sa campagne a été émaillée de propos insultants ou méprisants envers les femmes, venant de lui ou de ses relais politiques et médiatiques. Il ne tarissait pas d’éloges sur les leaders forts, il s’entourait de champions des sports de combat et souhaitait surtout projeter une image de force. Il s’est présenté comme un « protecteur » des femmes, mais en assurant qu’il les protégerait « que cela (leur) plaise ou non », et a courtisé assidûment l’électorat qui, pêle-mêle, privilégiait les cryptomonnaies, le MMA et considère que la société américaine a sombré dans le « wokisme ». Donald Trump a également décrit Kamala Harris comme une « retardée mentale » ou une « folle » qui, si elle devenait présidente, serait « un jouet » pour les autres dirigeants mondiaux. Un discours très dur mais qui fait mouche auprès des hommes américains, de plus en plus gonflés à la testostérone. Au cours des sept dernières années, selon l’American Enterprise Institute, la proportion de jeunes hommes estimant que les États-Unis sont allés « trop loin » dans la promotion de l’égalité des sexes a plus que doublé.
Une autre raison de cet échec réside dans son passé. A 60 ans, elle n’a pas de parcours qui mène traditionnellement à la présidentielle. Elle n’a jamais été à la tête de grandes entreprises, ni gouverneure comme d’autres anciens présidents.
Mais cette défaite n’est, en fin de compte, que le reflet de l’échec de l’ensemble du clan démocrate. Car outre la course à la présidentielle, il y a eu aussi les élections sénatoriales. Là aussi, la défaite est amère. Les démocrates se sont trop éloignés des préoccupations premières des Américains, négligeant la classe ouvrière et les travailleurs, tandis que Donald Trump martelait sa promesse d’un âge d’or pour les Etats-Unis en cas de victoire, de baisses d’impôts à la clé et d’ultra-protectionnisme. en leitmotiv.
Et puis, Kamala Harris a échoué dans sa campagne visant à convaincre les indécis. Ces millions d’électeurs qui n’ont pas entendu son discours et se sont détournés des urnes alors qu’ils avaient les cartes en main pour écrire l’Histoire. Et ce alors qu’elle semblait avoir marqué des points en remportant le seul débat de la campagne qui l’opposait à Donald Trump…
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