La réélection de Donald Trump, surtout si la victoire des Républicains est également confirmée au Sénat, est susceptible de bousculer trois principes qui sont au fondement même du mode de vie et de la prospérité de l’Europe : une économie fondée en grande partie sur le commerce transatlantique, la sécurité dépendant principalement de l’OTAN et de systèmes politiques fondés sur la démocratie libérale et la croyance en la possibilité d’une harmonie entre les peuples.
Cette observation n’est pas nouvelle. Depuis des années, diverses études, tribunes et rapports alertent l’opinion publique européenne sur ce triple risque.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Olivier Burtin, historien : « Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ne représente pas une rupture nette dans l’histoire des Etats-Unis »
Lire plus tard
Celle, tout d’abord, d’une déconnexion économique et technologique de l’Union européenne vis-à-vis de la Chine et des Etats-Unis : récemment, le rapport Draghi rappelait que l’Europe ne s’est jamais relevée de la crise financière de 2008, qu’elle a raté le numérique bateau et qu’il n’attire plus les investisseurs.
Isolationnisme
Une ombre plane donc sur la sécurité de l’Europe, confrontée aux actions de la Russie et au retrait des États-Unis ; La campagne électorale a démontré que l’isolationnisme est en hausse parmi les citoyens américains, qui semblent uniquement préoccupés par les relations de leur pays avec la Chine.
Le troisième risque est celui d’une remise en cause globale des valeurs de démocratie libérale qui sous-tendent les systèmes politiques des États de l’Union et ses institutions ; les violentes diatribes qui font désormais partie du quotidien de la vie politique américaine montrent qu’elle est en mauvaise posture, et que des forces puissantes promeuvent une conception beaucoup plus brutale de l’espace public.
Lire aussi | La fin d’un monde américain
Lire plus tard
L’Europe est au pied du mur et doit se préparer à des évolutions alarmantes. Celle d’une politique ouvertement protectionniste des Etats-Unis et d’une négation plus ou moins virulente des principes qui sous-tendent le commerce international depuis la Seconde Guerre mondiale. Celui du désinvestissement américain, plus ou moins rapide et prononcé, des mécanismes de sécurité mondiaux. Celle, enfin, d’une remise en question des vertus de la démocratie libérale.
Dans ce contexte critique, l’intégration européenne manque de projet, de budget et de leadership. Du côté des États membres, aucun leader politique ne semble plus capable ou désireux de faire avancer les choses à l’échelle européenne ; avec l’élection de Donald Trump, le désarroi national est à craindre.
Il vous reste 65,38% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Related News :