Au lendemain de son entretien avec le garde des Sceaux, Didier Migaud. Etienne Blanc (LR), co-auteur, avec Jérôme Durain (PS), d’une proposition de loi « visant à sortir la France du piège du trafic de drogue », se montre optimiste sur l’avenir de ce texte, jugé « comme prioritaire par le gouvernement ». Ces dernières semaines, un arbitrage était en cours entre Beauvau et la Chancellerie sur l’opportunité de reprendre le texte du Sénat, déclinaison législative des 35 recommandations de la commission d’enquête sénatoriale présidée par Jérôme Durain et dont le rapporteur était Etienne Blanc. L’autre option consistait à intégrer, dans un projet de loi, les propositions d’Éric Dupond-Moretti formulées avant son départ de la Chancellerie. « Nous nous dirigeons vers la reprise de notre projet de loi enrichi d’amendements du gouvernement », confirme Etienne Blanc et précise que son examen au Parlement arrivera au plus tôt en décembre et plus probablement en janvier.
« Légalement aveuglé »
Vendredi à Marseille, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et le ministre de la Justice présenteront le plan du gouvernement destiné à lutter contre le trafic de drogue, considéré comme une menace « croissante et extrêmement grave » et qui nécessite une « réponse très ferme de l’État ». a déclaré ce mardi Didier Migaud sur Franceinfo.
Le ministre a souligné qu’il était “totalement en phase” avec son collègue de l’Intérieur, confirmant qu’il était “ouvert aux propositions” résultant du “travail considérable” réalisé par la commission d’enquête du Sénat.
« Nous avons convenu avec le ministre qu’il fallait s’armer juridiquement pour être irréprochable tant en termes de constitutionnalité que de conventionnalité », précise Etienne Blanc, qui évoque notamment le nouveau statut de repentis voire d’infiltrés civils. . Le texte du Sénat propose, en effet, de lever les « verrous » du statut de repenti pour en faire un outil puissant de lutte contre le trafic de drogue. C’est-à-dire que les personnes impliquées dans des délits ou des crimes pourraient intégrer ce statut, sous réserve de respecter des conditions strictes, ce qui n’est pas le cas actuellement (lire notre article).
Même chose pour les informateurs que le Sénat voudrait transformer en infiltrés civils (par opposition aux policiers ou gendarmes infiltrés) en échange d’une immunité pénale totale.
« Le trafic de drogue est la matrice du crime organisé »
Interrogé sur la question de la création d’un nouveau parquet national dédié à la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée comme l’envisageait son prédécesseur, Éric Dupond-Moretti, Didier Migaud s’est déclaré « favorable à une organisation qui permette de lutter contre ce fléau », ajoutant que « le parquet national peut tout à fait être une solution ». Reste à voir le périmètre de ce revêtement de sol. Les sénateurs souhaitent la création d’un parquet national anti-stupéfiants (Pnast), l’équivalent judiciaire de l’Office anti-stupéfiants (Ofast), transformé sous leur plume en une « DEA à la française » (l’agence américaine de contrôle des stupéfiants, ndlr). note). Avant son départ de la Chancellerie, Éric Dupond-Moretti lui a proposé un nouveau parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco).
« Le trafic de drogue est la matrice du crime organisé. Nous avons besoin d’un parquet national qui coordonne les deux. En attendant l’adoption d’une loi, la Chancellerie peut émettre une circulaire pour coordonner l’action des JIRS (juridictions interrégionales spécialisées dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisée), explique le sénateur LR qui rappelle « l’urgence » d’agir.
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