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comment Michelin a annoncé la fermeture de son usine

9h00 Un petit chapiteau est dressé devant l’entrée de l’usine Michelin de Vannes. Une intersyndicale s’est réunie autour d’un café « en soutien aux salariés ». L’annonce n’est pas encore officielle, mais chacun sent que la convocation adressée la veille aux 300 salariés de l’usine augure d’une très mauvaise nouvelle. Ces salariés sont rassemblés dans l’usine, avec leur directrice, Claudia Netodea, comme interlocutrice.

Ils ne sont pas encore apparus quand l’un des cadres du groupe, originaire de Clermont-Ferrand, entame la conférence de presse qui officialisera la fermeture de l’usine de Vannes « d’ici fin 2025 ». « Nous mesurons l’impact que cela aura sur les salariés. Nous les accompagnerons pour passer cette étape difficile », assure Xavier Pesche. Pour le directeur industriel du groupe Michelin, il n’y avait aucune « perspective de redressement » pour cette usine « régulièrement en situation de surcapacité structurelle ».

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Convoqués ce matin à 9 heures pour une réunion avec la direction, les salariés ont quitté l’usine une heure plus tard après avoir appris sa fermeture. (Le Télégramme/Loïc Berthy)

“Ça fait mal”

Xavier Pesche évoque « la concurrence des pneumatiques chinois » et « la transformation radicale du marché des poids lourds en Europe ». L’usine de Vannes, qui produit des charpentes métalliques, paie aussi son isolement, selon ce cadre du groupe. « Elle est pénalisée par sa très petite taille et est la plus éloignée de nos clients et fournisseurs de métaux. »

J’ai commencé à travailler ici quand j’étais très jeune. Toute ma famille y travaillait.

Les ouvriers de Vannes auraient aimé entendre ces arguments. Beaucoup d’entre eux ont regretté qu’un responsable du groupe industriel ne soit pas venu les rencontrer. Par petits groupes, les salariés franchissent le tourniquet qui marque l’entrée de l’usine. Les mines sont fermées. Même si la plupart s’attendaient à cette issue, le coup est dur. « Je suis vraiment ému. J’ai commencé à travailler ici quand j’étais très jeune. Toute ma famille y travaillait. Ça fait mal », commente Fabrice Jégouzo, 49 ans, dont 26 ans chez Michelin. La plupart ne se voient pas travailler sur un autre chantier du groupe, forcément loin de Vannes. « Mais dans le secteur, nous aurons du mal à trouver une usine qui nous offrirait un niveau de salaire comparable. L’industrie agroalimentaire n’est pas la même. »

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La plupart des ouvriers rencontrés déclarent ne pas vouloir aller travailler dans une autre usine du groupe, forcément éloignée de Vannes. (Le Télégramme/Loïc Berthy)

Grève à Cholet, pas à Vannes

La production est arrêtée toute la semaine. Elle devrait reprendre mardi 12 novembre. A Vannes, il n’est pour l’instant pas question de mouvement de grève, contrairement à l’usine de Cholet (900 salariés) dont la fermeture a également été annoncée ce mardi. Dans les prochains jours, les employés auront des échanges avec leurs gestionnaires où ils se verront présenter les mesures de soutien que la direction entend mettre en place. L’âge moyen des salariés du territoire du Prat est de 47 ans, avec une ancienneté moyenne de 20 ans.

Se pose aussi la question de l’avenir du site, 5 ha de bâtiments, sur une superficie de 15 ha. « Nous allons chercher un repreneur, mais ce sera difficile. Nous allons chercher des solutions pour redynamiser le site », précise Xavier Pesche. Michelin s’engage également « à recréer au moins autant d’emplois dans un rayon de 50 km ».

 
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