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Comment Trump se prépare-t-il à contester le résultat s’il perd ?

Offensives judiciaires

Si en 2021, le cauchemar du 6 janvier après l’assaut du Capitole reste dans toutes les têtes, cette fois, le camp trumpiste pourrait agir sous la forme de plusieurs petits assauts. À la suite de sa défaite en 2020, Trump a déposé plus de 50 plaintes pour contester les résultats. Pour l’élection de ce 5 novembre, la justice américaine est assaillie depuis des semaines d’appels largement voués à l’échec sur les règles électorales du scrutin présidentiel, augurant d’une lutte acharnée si les résultats s’avèrent aussi serrés qu’espéré.

Ces actions en justice concernent des questions aussi diverses que la recevabilité des bulletins de vote envoyés par correspondance, ceux des civils ou des militaires à l’étranger, la radiation tardive des listes électorales ou encore la certification des résultats par les agents électoraux. « Cinq jours avant le vote, il y a [avait] déjà un nombre record de 201 dossiers électoraux en cours dans 40 Etats», indique à l’AFP Marc Elias, avocat spécialisé dans les contentieux électoraux pour le compte des démocrates. Bien évidemment, les sept États pivots sont particulièrement scrutés.

« Préparer le terrain »

Une mobilisation préparée de longue date, avec des efforts plus stratégiques et plus organisés. Entre 2020 et août 2024, le camp républicain aurait dépensé près de 28 millions de dollars pour mener cette offensive judiciaire, selon le Wall Street Journal. Au total, les républicains seraient impliqués dans plus de 120 procès dans 26 États contestant les processus électoraux.

Le camp républicain ne se fait aucune illusion sur les chances de succès de ces actions en justice ni sur leur réelle importance, mais elles s’inscrivent dans une stratégie délibérée, selon les experts. «Donald Trump utilise le contentieux pour fonder ses griefs afin de pouvoir se poser en victime lorsqu’il perd régulièrement. Il mentira sur les résultats», affirme Marc Elias. Ces appels “visent à préparer le terrain pour ensuite déclarer que l’élection a été volée”, a également déclaré à l’AFP David Becker, fondateur du Center for Election Innovation and Research.

Avocats et fausse liste électorale

Le camp Trump s’est également engagé à envoyer des milliers de personnes, dont des avocats et des bénévoles, pour surveiller le décompte des voix dans les États clés. Les responsables décrivent ce plan comme « le programme d’intégrité électorale le plus vaste et le plus monumental de l’histoire du pays », rapporte CNN. Selon le Wall Street Journal, ce programme est également soutenu par un réseau de milliardaires proches du parti conservateur qui ont reversé plus de 140 millions de dollars à une cinquantaine d’organisations.

Donald Trump a également profité d’irrégularités isolées constatées par les autorités pour affirmer que des « tricheries » étaient déjà en cours. Le candidat républicain a systématiquement refusé de s’engager à reconnaître à nouveau le résultat du scrutin. Il a dénoncé une « tricherie » d’une « ampleur jamais vue auparavant » en Pennsylvanie, l’un des sept États swing, affirmant que « des choses pas belles du tout » ne se passaient dans cet État. En réponse, les responsables de l’application des lois d’un comté de Pennsylvanie ont annoncé une enquête sur un lot de 2 500 demandes d’inscription sur les listes électorales contenant des informations d’identité inexactes.

Complot et menaces

Plus d’un tiers des Américains doutent de l’intégrité du système électoral, selon les sondages d’opinion. Cette méfiance touche particulièrement les électeurs républicains. La méfiance n’est pas née avec Donald Trump. Après sa défaite en 2016, Hillary Clinton remettait déjà en question la légitimité de son adversaire, évoquant une possible manipulation russe. Mais le refus de Trump de reconnaître sa défaite en 2020 a poussé les États-Unis dans une autre ère.

 
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