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Après les inondations en Espagne, les habitants sont confrontés au risque d’une crise sanitaire majeure

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CÉSAR MANSO / AFP Des habitants dégagent une rue à Aldaia, dans la région de Valence, dans l’est de l’Espagne, le 5 novembre 2024.

CÉSAR MANSO / AFP

Des habitants dégagent une rue à Aldaia, dans la région de Valence, dans l’est de l’Espagne, le 5 novembre 2024.

ESPAGNE – Sept jours après les inondations dévastatrices qui ont frappé le sud-est de l’Espagne les 29 et 30 octobre, les habitants des communes touchées ne sont pas encore tirés d’affaire. Alors que le bilan provisoire fait état de 219 morts, les opérations de recherche se poursuivent dans la région de Valence, notamment dans les parkings souterrains, pour retrouver les disparus.

Mais la tâche n’est pas facile, en raison des nombreux déchets jonchant les rues des communes sinistrées, mais aussi en raison de l’épaisse couche de boue qui recouvre les habitations et la voie publique. ” Compte tenu de la quantité de boue, les pelles et les balais ne suffisent pas. Il faut des équipements de travaux publics pour aller plus vite »a déclaré à franceinfo Thierry Velu, président du Groupement français de secours en cas de catastrophe, une ONG ayant dépêché en urgence des hommes et du matériel sur place.

Un risque important de contamination de l’eau potable

En plus de compliquer la recherche des disparus, cette boue fait craindre également un risque sanitaire important pour les victimes, comme l’explique José María Martín-Moreno, professeur de médecine préventive et de santé publique à l’Université de Valence, interrogé par le site. nouvelles Le journal. “Les eaux stagnantes, notamment celles contenant de la boue, constituent un environnement idéal pour la prolifération de vecteurs (principalement moustiques et blattes), de rongeurs et de micro-organismes pouvant provoquer des infections chez l’homme”, il explique.

Outre le risque de prolifération de ravageurs, les coulées de boue perturbent également le bon fonctionnement des réseaux d’assainissement, faisant craindre un risque majeur de contamination de l’eau potable. Dans les eaux stagnantes et la boue charriées par les crues, « on trouve bien sûr des graviers, des pierres, des plantes, du sable, des feuilles… »listes pour franceinfo Valérie Emphoux, chargée de gestion du risque inondation de la communauté urbaine d’Antibes. « Mais la boue va aussi se mélanger à tout ce qu’elle trouve sur son passage. Déchets en tout genre, poubelles, mégots de cigarettes, déjections, produits phytosanitaires, et même, également, cadavres humains ou animaux. »

Gastro-entérite bactérienne, hépatite A, champignons…

Parmi les maladies les plus préoccupantes qui pourraient potentiellement apparaître dans les zones inondées, José María Martín-Moreno cite la gastro-entérite bactérienne, l’hépatite A ou la leptospirose, une maladie bactérienne transmise par l’urine des rongeurs. . De son côté, le président de l’entreprise de décontamination Sang-Froid, Baptiste Giraudet, rappelle à franceinfo qu’une contamination aux champignons “comme l’aspergillus, qui peut pénétrer par la bouche ou les yeux et provoquer de la fièvre, de la toux, des difficultés respiratoires”, ne peut être exclu. « De plus, des infections cutanées et oculaires peuvent survenir, et il ne faut pas oublier le risque de maladies à transmission vectorielle »comme ceux transmis par les moustiques, ajoute le professeur de médecine, qui précise que « le risque d’infection commence à augmenter entre 24 et 72 heures après l’inondation ».

Dans les zones touchées par les inondations, les hôpitaux constatent déjà un afflux de patients légèrement blessés, mais infectés par les agents pathogènes présents dans l’épaisse couche de boue qui souille les rues et les maisons, comme l’illustre un reportage de 2. dans un centre médical.

D’où la nécessité de déneiger rapidement tout en respectant les normes de sécurité. Pour éviter toute contamination et écarter tout risque épidémique, le ministère espagnol de la Santé a publié une série de recommandations destinées aux volontaires et aux résidents. Il leur a ainsi été demandé de porter des lunettes de protection, un masque, des gants, de se laver fréquemment les mains et de ne manger aucun aliment ayant été en contact avec les eaux de crue.

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