Ce 5 novembre, dans la nuit de mardi à mercredi en France, les Américains voteront pour élire leur président. Dans un climat de grande tension.
Plus de 75 millions d’électeurs américains ont déjà voté. Soit par courrier, soit en personne dans les bureaux de vote ouverts depuis des semaines dans de nombreux États.
Alors que tous les sondages montrent que l’électorat est d’une part traumatisé par la perte de pouvoir d’achat provoquée par l’inflation et d’autre part choqué par l’afflux incontrôlé de millions de sans-papiers, l’optimisme du camp républicain a, la semaine dernière, cédé la place à une certaine inquiétude.
Sept États charnières
La publication, ces dernières heures, de sondages reflétant une hausse des intentions de vote pour Kamala Harris a redonné le moral au camp démocrate. Son pari de faire de l’élection un référendum sur Donald Trump, personnage caricatural et outrancier certes, mais qui n’est pas le candidat sortant, pourrait réussir.
Les deux candidats apparaissent quasiment à égalité dans les sept États « pivots » : Arizona ; Caroline du Nord, Géorgie, Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin et Nevada.
Le scénario d’une large victoire de l’un ou de l’autre semble peu plausible. A moins qu’une fois de plus les sondeurs n’aient sous-estimé la population d’inscrits qui habituellement ne votent pas, mais qui feraient un effort ce mardi pour faire revenir Donald Trump à la Maison Blanche.
La popularité de Harris en question
Le comportement des électeurs inscrits sur les listes électorales “républicain” (pour pouvoir participer aux primaires) a complètement changé par rapport à 2020. Ils n’ont pas attendu le premier mardi de novembre pour voter. Et comme les démocrates l’ont fait massivement il y a quatre ans, ils ont voté par anticipation, presque dans la même proportion.
On ne saura que dans les prochaines heures si cette mobilisation inédite des Républicains aura réellement modifié le taux de participation final. Naturellement, Donald Trump, qui maintient sa préférence personnelle de voter le dernier jour possible, voit dans le vote républicain anticipé un signe encourageant de progrès par rapport à 2020. La popularité de Kamala Harris, en dessous de la norme pour les candidats démocrates parmi les hommes et les noirs. , le rassure également.
Une armée d’avocats sur le pied de guerre
Le récit de ses partisans les plus radicaux, soigneusement entretenu par “le donald” lui-même, c’est que seule la tricherie dans le décompte des voix ou le vote illégal des immigrés pourraient le priver de sa vengeance. Une armée d’avocats et de scrutateurs bénévoles a été déployée par les deux camps pour engager immédiatement des poursuites judiciaires en cas d’irrégularité apparente. La Pennsylvanie et ses dix-neuf grands électeurs, le plus grand des États pivots, restent le point le plus tendu de cet affrontement.
Les démocrates, qui ont évoqué le scénario catastrophe d’un coup d’État de Donald Trump en cas de résultat serré, craignent que l’ex-président proclame sa victoire très tôt, avant le dépouillement des milliers de bulletins envoyés par courrier depuis des semaines sont accomplies, afin de créer un état de choses qui lui soit favorable.
Les Républicains votent aussi par correspondance
Mais ce risque est donc moins élevé aujourd’hui, puisque les Républicains ont eux aussi largement voté par correspondance.
Il n’en demeure pas moins que dans près de la moitié des États, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales et de voter le jour même, même s’il n’existe aucun fichier fédéral central. Le potentiel de fraude est réel car seuls 35 États, majoritairement dominés par le Parti républicain, exigent que les électeurs présentent une preuve d’identité. Et la Pennsylvanie n’en fait pas partie.
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