Dans la dernière ligne droite avant le départ du Vendée Globe, ce dimanche 10 novembre depuis les Sables-d’Olonne, France Bleu Loire Océan vous propose une série de cinq invités comprendre tous les enjeux de la navigation autour du monde en solitaire. Après le PDG du groupe Dubreuilsponsor du bateau du même nom, c’est ce mardi le nouveau directeur de course, Hubert Lemonnierqui nous répond. Il est à la tête d’une équipe de quatre personnes qui font office de skippers.
Même si Hubert Lemonnier, 44 ans, occupe ce poste pour la première fois, il connaît très bien le Vendée Globe puisqu’il sa quatrième édition au sein de la direction de course. Il succède à Jacques Caraës, toujours présent comme adjoint.
“La descente du canal est chronométrée”
Premier défi pour vous, dimanche matin : faire descendre à temps les 40 bateaux ? « En effet, avoir les 40 qui doivent sortir avec un beau défilé le dimanche matin, c’est un énorme défi. C’est chronométré. Nous avons les contraintes de marée, de chenal et donc nous partirons ensuite pour ce grand tour du monde à 13 heures zéro deux dimanche. Et la météo est bonne, avec un peu de vent et pas trop de mer. Ce sont donc des conditions plutôt pratiques.
Le Grand Tunnel Sud
C’est plus tard, une fois que les skippers auront parcouru tout l’océan Atlantique et se retrouveront entre le cap de Bonne-Espérance et le cap Horn, que le plus dur commencera pour vous ? «Nous l’appelons le Grand Tunnel du Sud. Les bateaux entrent dans les océans Indien et Pacifique où il y a beaucoup moins de présence d’autres bateaux dans la zone et donc la meilleure solution en cas de problème est de détourner les autres concurrents. Donc en fait, nous sommes en alerte maximale jusqu’à l’arrivée du dernier au Cap Horn, puis nous mettons en place un système de veille toutes les six heures. Nous sommes cinq personnes et il y a une personne de garde, qui reste sur le secteur des Sables d’Olonne si nous avons plusieurs sinistres à gérer en même temps.
« La concrétisation d’un énorme travail entre les skippers et la direction de course »
Vous nous l’avez dit, dans cette zone des mers du Sud, en cas de problème, le meilleur moyen de s’en sortir, ce sont les autres concurrents. C’est ce qui s’est passé en 2020 lorsque le bateau de Kévin Escoffier a coulé et qu’il a été sauvé par Jean Le Cam. Comment avez-vous vécu ce moment ? «C’était l’aboutissement de beaucoup de choses. C’était aussi la concrétisation d’un énorme travail entre les skippers et nous, la direction de course, de préparation, d’optimisation des systèmes de sécurité. Le résultat a été bon, nous en sommes heureux. C’était compliqué, une nuit très difficile, mais nous avons bien vu que tous les systèmes que nous avions pu mettre en place pouvaient fonctionner.
Un nouveau radeau de survie, spécial Vendée Globe
Avez-vous appris de cet événement pour améliorer encore la sécurité des skippers pour cette nouvelle édition du Vendée Globe ? « Bien sûr, nous avons réfléchi aux systèmes que nous pourrions améliorer. Nous avons donc un radeau de survie monotype. Jusque-là, nous utilisions des radeaux commerciaux standards. Et maintenant, nous avons vraiment un radeau conçu pour le Vendée Globe. “
Les icebergs suivis de près
Il y a aussi, dans ces mers du Sud, une attention particulière portée aux icebergs avec ce qu’on appelle la zone d’exclusion antarctique. Cela signifie que les skippers ne sont pas autorisés à aller trop au sud. Et c’est un domaine qui évolue en fonction de la montée des icebergs ? « Nous disposons d’un énorme outil d’analyse météo et d’imagerie satellite pour suivre l’évolution des glaces, des dérives, en fonction de la température de l’eau, des courants et des vents. Et cette zone, nous nous réservons le droit de la déplacer puisque il faut savoir que si on peut la mettre le plus au sud possible, le parcours est plus court pour les skippers”. Avec la possibilité, peut-être, de battre le record d’Armel Le Cléac’h en 2017 : 74 jours et 3 heures.
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