By Le Nouvel Obs
Publié le 5 novembre 2024 à 7h25mis à jour sur 5 novembre 2024 à 7h42
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Décryptage Aux Etats-Unis, où le président est élu au suffrage universel indirect, il faudra attendre quelques heures, voire quelques jours, après la fermeture des bureaux de vote pour savoir qui, Kamala Harris ou Donald Trump, a gagné. .
Kamala Harris ou Donald Trump ? Des millions d’Américains ont déjà participé au vote, grâce au vote anticipé et par correspondance, et des millions d’autres le feront ce mardi 5 novembre pour élire les 47e président des États-Unis. Dans une course qui s’annonce comme l’une des plus serrées de l’histoire, difficile de savoir quand exactement le nom du vainqueur sera connu. “Le Nouvel Obs” explique.
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Il faut d’abord comprendre le système électoral américain : aux Etats-Unis, le président est élu au suffrage universel indirect à un tour. Les électeurs, qui votent pour un duo président-vice-président sur leur bulletin de vote, éliront en fait l’électeur de leur comté. Ce sont 538 électeurs, membres de ce collège électoral, qui éliront le président. Plus un État est peuplé, plus il compte d’électeurs – 54 pour la Californie et ses 39 millions d’habitants. C’est donc Etat par Etat que se jouera le vote.
C’est ce suffrage universel indirect qui explique pourquoi il est déjà arrivé que le candidat ayant obtenu le plus de voix ne soit pas vainqueur, par rapport à celui qui a remporté le plus d’électeurs – ce fut notamment le cas en 2016, quand Hillary Clinton avait obtenu près de 3 %. millions de voix de plus que Donald Trump, mais ce dernier, en s’imposant dans plusieurs Etats clés, avait conquis 304 grands électeurs.
Le soir du scrutin, les premiers bureaux de vote fermeront à 18 heures, les derniers entre 20 et 21 heures. Il ne faudra donc pas compter sur des résultats définitifs avant le milieu de la nuit (heure française) mais, généralement, en premier Les estimations tombent vers 20 heures, heure de New York (2 heures du matin en France).
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Tout au long de la nuit, les résultats seront comptés État par État, et chaque victoire ajoutera un certain nombre d’électeurs à la balance de l’un ou l’autre candidat. C’est lorsqu’un candidat dépasse la barre des 270 votants – la majorité – qu’il sera considéré comme vainqueur.
En 2016, Trump avait été déclaré vainqueur à 3 heures du matin à New York (9 heures du matin à Paris). Huit ans plus tôt, les premières projections annonçant une victoire de Barack Obama étaient tombées le soir même du vote, peu après minuit.
Un processus qui peut durer longtemps
Mais plusieurs éléments peuvent retarder l’annonce des résultats : c’est le cas du nombre de votes par correspondance, qui doit faire l’objet de contrôles spécifiques, notamment pour s’assurer que l’électeur n’a pas également voté en personne.
À cela s’ajoutent des règles de vérification distinctes dans chaque État, qui peuvent plus ou moins allonger le comptage. Dans plusieurs États comme le Nevada, l’un des États clés pour le vote, le décompte des votes par correspondance peut se poursuivre, si nécessaire, plusieurs jours après la date du scrutin. Une pratique que Donald Trump avait dénoncé lors du scrutin de 2020, puisque les premiers résultats lui donnaient parfois la tête dans certains comtés, notamment dans des États clés, avant que le décompte final des votes par correspondance – dont le nombre avait explosé avec la pandémie – n’inverse la tendance. faveur de Joe Biden.
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Un vote très serré dans certains Etats clés pourrait également retarder l’annonce des résultats, puisque dans certains Etats, des recomptages pourraient être automatiquement effectués en cas d’écart trop faible. Et c’est sans compter les recours que les candidats eux-mêmes pourraient déposer.
S’il y a de nombreux litiges, le processus pourrait prendre beaucoup de temps, voire très longtemps. En 2000, lors de l’élection entre George W. Bush et Al Gore, ce dernier a perdu trois États clés, où une victoire dans un seul d’entre eux lui aurait valu 43e président des États-Unis. L’attention s’est concentrée sur l’un de ces États, la Floride, où l’écart était infime. De nombreux bulletins de vote ont été contestés et plusieurs recomptages ont été demandés. Finalement, c’est plus d’un mois plus tard, le 12 décembre, que la Cour suprême tranche : Bush l’emporte dans cet Etat par 537 voix, soit 0,009 %. Une victoire qui lui a permis de remporter l’élection, même si Al Gore a acquis le suffrage populaire avec 540 000 voix supplémentaires.
Selon les observateurs, les recours pourraient être multiples après le vote de ce mardi. Alors que la course est très serrée, Donald Trump a dénoncé par avance les tentatives de fraude, et le Parti républicain a rassemblé une armée d’avocats pour contester toute défaite. Du côté des démocrates, le parti est également prêt à faire face à des recours.
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Que le résultat soit connu plusieurs heures ou plusieurs jours après la fin du vote, le reste du processus électoral américain reste le même : les électeurs se réuniront le 17 décembre pour voter officiellement pour leur candidat, puis transmettront leurs résultats au Congrès, qui sera validé le 6 janvier, avant une inauguration le 20 janvier.
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