Quelques milliers de personnes de la diaspora d’outre-mer, vêtues de rouge, ont manifesté dimanche après-midi dans les rues de la capitale contre la hausse des prix. Rodrigue Petitot, le leader du mouvement en Martinique, était présent au rassemblement parisien.
“Un yen pou yo!” (il ne reste plus rien à leur donner, en créole). Dans une ambiance festive malgré la colère palpable, les manifestants se sont rassemblés place Denfert-Rochereau, à l’appel des associations antillaises et kanak, pour rallier le ministère des Outre-mer. « Monopole criminel », «Peaceful insatiables», “Respectez-nous”pouvait-on lire sur les banderoles de tête. « Non à la vie chère ! » » scandait la foule, drapeaux martiniquais, guadeloupéens et kanak flottant au vent.
Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, arrivé la veille à Paris, Rodrigue Petitot, chef du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a également participé à la manifestation. Pour lui, c’était « il est important de montrer à la diaspora que nous voyons le combat qu’elle mène ici pour soutenir notre combat là-bas ». “On nous a dit que la France est une et indivisible, qu’on a le droit de se déplacer, donc pour manger, ça devrait être pareil”a-t-il estimé.
« Les gens ont du mal à se nourrir, surtout en ville »
« On a l’impression que la situation en Outre-mer ne concerne pas les Français en France. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français.a expliqué à l’AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout (debout, en créole), organisatrice de l’événement. « Nous demandons une continuité territoriale. […] Il faut aligner les prix”il a continué en disant qu’il espérait “qu’il y aura (il)un tournant avec ce rassemblement.”
Dans le cortège, Corry Diomar, 31 ans, père de quatre enfants et qui a de la famille aux Antilles, ne décolère pas : « La plupart des Français métropolitains ne savent pas que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n’ont pas le privilège d’en manger ! Le coût de la vie “La situation s’est aggravée ces dernières années”, insiste-t-il. « Un caddie chez Carrefour, on paye le double voire le triple ici !
Même situation en Nouvelle-Calédonie, constate Céleste, assistante sociale de 32 ans et membre d’un collectif kanak qui a de la famille sur le « Caillou ». « Tout est plus cher » là, elle témoigne. « Les gens ont du mal à se nourrir, à prendre soin d’eux et à s’éduquer correctement ». Et « En ville, c’est plus compliqué parce qu’il faut tout payer, nous n’avons pas de cultures vivrières » selon elle. « Ils s’enrichissent sur notre dos »La peste Sandrine Rosette, 42 ans, chef d’entreprise qui a de la famille en Martinique, avec une référence particulière à la grande distribution.
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