LL’heure du verdict approche. Durant le dernier week-end précédant le vote du mardi 5 novembre, Donald Trump et Kamala Harris ont poursuivi inlassablement leur marathon pour convaincre les derniers indécis à travers le États swingalors que 75 millions d’Américains ont déjà voté. Et si l’issue de l’élection présidentielle américaine reste plus incertaine que jamais, avec des candidats qui ne se quittent pas dans les sondages, une étude surprenante plaçant Kamala Harris en tête dans l’Iowa a rendu Donald Trump furieux.
En 2016 et 2020, la plupart des instituts prévoyaient un large écart en faveur d’Hillary Clinton et de Joe Biden dans la région du Midwest et des Grands Lacs. Mais le dernier sondage de J. Ann Selzer pour le Des Moines Register a montré une percée pour Donald Trump dans l’Iowa, notamment auprès de l’électorat blanc, qui s’est confirmée de la Pennsylvanie au Wisconsin. Cette année, l’institut d’enquête, qui fait office d’oracle aux Etats-Unis, est à l’origine d’un petit séisme : sa dernière étude donne à Kamala Harris une avance de 3 points, tirée par le vote des femmes. Un renversement de tendance spectaculaire, alors que l’ancien président menait de 4 points au baromètre de septembre.
Harris porté par les femmes et les seniors
Aberration statistique, alors qu’un autre sondage (Emerson) place Trump à +10 dans cet Etat rural qui a voté deux fois pour Obama avant de basculer résolument à droite ? Possible. Mais en 2016 et 2020, Selzer a failli mettre le doigt sur la tête, mesurant Trump à +7 à chaque fois (il a remporté l’Iowa par respectivement 9 et 8 points).
A LIRE AUSSI États-Unis : les bases électorales d’aujourd’hui ne sont plus celles d’hierComment expliquer un tel score ? Dans ce sondage, Harris écrase Donald Trump chez les femmes, y compris chez les indépendantes (+ 28 points) et chez les plus de 65 ans (+ 35 points). Dans un État qui a interdit l’avortement au bout de six semaines, sauf en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère, l’avortement pourrait revenir hanter Donald Trump. Plus surprenant, Kamala Harris est même en avance chez les hommes de plus de 65 ans, alors que de nombreux seniors craignent que le républicain n’affecte leur santé ou leur retraite.
“Aucun président n’a fait plus pour les agriculteurs et le grand État de l’Iowa que Donald Trump”, a réagi l’intéressé, dénonçant “un sondage biaisé en faveur des démocrates par une femme qui déteste Trump”. On saura mardi soir s’il a eu tort de ne pas faire campagne dans un Etat qui semblait attaché à sa cause.
Personne ne fait la différence
L’Iowa, qui n’offre que 6 voix électorales, ne sera probablement pas décisif. Et pour l’instant, aucun autre sondage ne montre une potentielle percée de Kamala Harris dans les trois Etats voisins (Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie) qui pourrait suffire à sceller sa victoire : le démocrate et le républicain tiennent le coup en moins d’un point, selon la moyenne RealClearPolling.
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Dans la Sun Belt, Donald Trump conserve son meilleur avantage en Arizona (entre 2 et 3 points). Et s’il est toujours en tête en Géorgie (2 points) et en Caroline du Nord (1,5 point), le dernier sondage du New York Times place Harris en tête d’un cheveu dans ces deux Etats, une situation inverse par rapport à fin septembre. Cela serait dû notamment à sa progression au sein de l’importante population afro-américaine. Et si Kamala Harris perd un Etat au nord, comme la Pennsylvanie ou le Michigan, elle devra absolument compenser au sud avec la Géorgie ou la Caroline du Nord.
A LIRE AUSSI Présidentielle américaine : les cinq clés du duel Trump-HarrisDans ces conditions, même les parieurs sont indécis : Polymarket donne un infime avantage à Donald Trump et PredictIt à Kamala Harris. Attention, le système du collège électoral est tel qu’il suffit d’une erreur de deux à trois points dans les sondages pour que Trump ou Harris remporte une large victoire. Verdict dans la nuit de mardi à mercredi… ou quelques jours plus tard.
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