L’amant anglaisc’est d’abord l’histoire d’une obsession ; celui de Marguerite Duras pour un fait divers. Particulièrement marqué par le fait que l’assassin, qui avait rapidement avoué sa culpabilité, n’a pas su s’expliquer sur ses actes, Duras a rédigé pas moins de trois versions de ce fait divers. L’amant anglais est le dernier et Duras n’a retenu que l’essentiel ; il y a un meurtre sans raison apparente, une meurtrière et son mari, et quelqu’un qui essaie de comprendre.
C’est pour ce projet et ce qu’il dit que Sandrine Bonnaire revient sur la scène du théâtre près de 10 ans après sa dernière expérience. Dans une mise en scène d’Osinski qui respecte strictement la simplicité souhaitée par Duras, elle incarne la criminelle Claire Lannes, à la fois coupable et naïve.
L’influence et la folie
According to Sandrine Bonnaire, Marguerite Duras “plus intelligente qu’Amélie Rabilloud. Amélie Rabilloud était une femme simple, sous l’influence de son mari. Elle a été frappée et c’est pourquoi des circonstances atténuantes lui ont été accordées. On ressent cela dans la salle, cet écho des femmes sous influence. Je ne sais pas si Duras y a pensé.“
Interrogée sur sa relation avec son personnage, Sandrine Bonnaire affirme la « comprendre complètement ». “J’ai presque envie de la défendre. Elle a une pointe d’autisme en elle. L’interrogatrice le dit : elle ne s’est jamais adaptée au monde. Parce que cela n’a jamais été envisagé. Son mari a honte d’elle, comme il a honte de sa cousine sourde et muette. Ces deux femmes sont marginalisées. Il pense que sa femme n’est pas intelligente et met cela de côté. C’est un lourd fardeau pour elle.» Comme Duras, c’est moins son crime que la folie de son geste qui intéresse l’interprète.
Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties Écoute plus tard
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Savoir écouter
L’interrogateur, assis dans la salle parmi le public, s’adresse à elle gentiment. Son rôle est de faire parler cette femme : « Lorsqu’on l’interroge, elle parle beaucoup. En fait, c’est une femme qui n’a tout simplement jamais été écoutée. Et elle s’attache à cet interrogateur. Elle veut, entre guillemets, le garder pour elle, car il l’écoute, il essaie de comprendre qui elle est et en plus, il ne se comporte pas de la même manière avec son mari qu’avec elle. Il est touché par elle. à lui. Et elle dit des choses très justes. Elle les dit avec ses mots.
Sur scène, Sandrine Bonnaire doit jouer avec tous les contrastes de son personnage ; cette candeur et cette dureté qui cohabitent. Guidée par le metteur en scène Jacques Osinski, elle a travaillé sur tous ces passages subtils, qui rythment aussi la pièce : «Comme c’est assez statique, il a fallu trouver des rythmes. Tout ça c’est de la dentelle, c’est une partition immobile.»
Nouvelles
- Sandrine Bonnaire plays the main role of L’amant anglaisde Marguerite Duras, dans la production de Jacques Osinski, au Théâtre de l’Atelier, jusqu’au 31 décembre 2024 – à 21h du mardi au samedi et à 15h le dimanche.
Extraits sonores
- Extrait de la pièce
- Marguerite Duras sur le silence d’Amélie Rabilloud dans Le Masque et la Plume sur France Inter en février 1963
- Vladimir Jankelevitch sur la méchanceté et l’innocence dans le Panorama des livres philosophiques sur France Culture en mai 1972
- Chanson de fin : « Tueuses » de Juliette, extraite de l’album Rimes féminines (1996)
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