Est-ce une nouvelle preuve du réchauffement climatique sur notre planète ? Mardi 29 octobre, Jérémy Destenave, professeur SVT en Dordogne, a observé un Botis incolore, un papillon habituellement trouvé en Afrique tropicale, dans le jardin de ses parents à Taller, dans les Landes. C’est la première fois que cette espèce est aperçue dans la région, selon l’enseignant passionné d’études naturalistes et de chasse aux insectes.
Ce mardi soir, équipé d’une lampe spéciale émettant de la lumière ultraviolette, Jérémy Destenave part en chasse. Il a ensuite photographié un papillon blanchâtre aux ailes de forme triangulaire. “Il a un aspect légèrement irisé si on l’expose au soleil, explains Jérémy Destenave. Quand j’ai essayé d’identifier de quelle espèce il s’agissait, j’ai regardé dans la faune locale. Je ne l’ai pas trouvé ! »
Les Botis incolores plus habitués au Congo et à Madagascar
Finalement, avec l’aide d’autres scientifiques, l’enseignant identifie un Botis incolore, nom scientifique Hodebertia testalis. Il n’avait jamais été observé dans les Landes, et plus généralement dans le sud-ouest. «C’est une espèce tropicalejustifies Jérémy Destenave. En gros, on le trouve au Congo, au Kenya, à Madagascar, à la Réunion et même en Afrique du Sud.
Il y a quelques années, l’espèce s’est implantée dans le bassin méditerranéen, où elle a trouvé des plantes pour s’installer et se reproduire. Comment a-t-il trouvé le Sud-Ouest ? Le mystère reste entier pour l’instant : « Sur ce papillon, il pourrait s’agir d’un événement isolé, comme une migration ou un hasard. Si on le retrouve dans les années à venir, et qu’on voit qu’il se reproduit, c’est-à-dire qu’il parvient à fabriquer des œufs, des chenilles puis des papillons, ce sera le signe d’un changement climatique en cours. dit Jérémy Destenave.
Car pour se développer, le papillon a besoin d’une plante hôte. Or, ceux-ci ont tendance à se déplacer vers le Nord face au réchauffement climatique, suite au mouvement des papillons. Il est également possible que le papillon trouve son bénéfice dans des plantes étrangères, importées en France pour la décoration, précise Jérémy Destenave.
Son conseil : restez à l’affût, prenez une photo du papillon si vous le croisez et envoyez les photos aux naturalistes locaux. Ils pourront remplir des bases de données, générer des cartes, etc. «suivre dans le temps et dans l’espace» l’évolution de l’espèce, conclut Jérémy Destenave.
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